Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué samedi que le gros œuvre de la Grande Mosquée d'Alger est achevé à 65%, estimant que cette infrastructure sera réceptionnée «dans les délais impartis», soit en septembre 2016. M. Tebboune, repris par l'APS, a sommé l'entreprise chinoise chargée de la réalisation (CSCEC) de la Grande Mosquée d'Alger de maintenir la cadence actuelle des travaux pour rattraper le retard de 18 mois enregistré. Selon des sources, le projet connaîtrait un taux d'avancement de seulement 36%. Impliquant plusieurs entreprises, des sous-traitants étrangers, des bureaux d'études européens, le projet risque de connaître des retards supplémentaires, d'où ces visites sur le site de M. Tebboune, qui a fustigé l'entreprise réalisatrice qui devait livrer le projet durant le premier semestre de l'année en cours. En plus du manque de coordination entre les différents intervenants, de l'insuffisance de main-d'œuvre et de l'instabilité à la tête de l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr (Anargema), les travaux feraient face à un problème sérieux : la sismicité de l'assiette de terrain. Selon notre source, les allemands KUK (bureau d'études) ont fait appel à un expert gréco-roumain pour le «calcul sismique» du minaret d'une hauteur de 270 m (44 mètres sont déjà réalisés). Les Français impliqués dans le projet n'auraient pas donné encore leur avis, depuis mars dernier, ajoute notre interlocuteur. Le coût contractuel du projet cher au chef de l'Etat, A. Bouteflika de plus d'un milliard de dollars, aurait été révisé à la hausse (nous n'avons pu confirmer l'information au ministère de l'Habitat). Le premier coup de pioche du chantier a été donné en février 2012, après la signature du marché entre l'Anargema et l'entreprise CSCEC pour un délai initial de trois ans. S'étendant sur plus de 20 hectares, l'infrastructure compte douze bâtiments indépendants dont une salle de prière, une esplanade, un minaret, une bibliothèque (2000 places), un centre culturel, une maison du Coran (300 places), un musée d'art et d'histoire islamiques, un parking pour 6000 véhicules, des bâtiments administratifs ainsi que des espaces réservés à la restauration.