Pour Louisa Hanoune, ces agitateurs ne sont autres que ceux qui «s'autoproclament» tuteurs sur la langue arabe et la religion : les gardiens des valeurs identitaires de l'Algérie. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a dénoncé hier, lors de la présentation de son rapport à l'ouverture des travaux du bureau politique de son parti la campagne «féroce» et la «cabale misogyne» dont fait l'objet la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, par «des milieux connus». Allusion faite aux islamo-conservateurs. Mme Hanoune ne lésine pas sur les mots pour critiquer ceux qui sont derrière la polémique suscitée à l'issue de la conférence nationale animée par le département de l'Education autour de l'évaluation de la réforme du système éducatif. La première dame du PT identifie ces agitateurs qui ne sont autres, selon elle, que ceux qui «s'autoproclament» tuteurs sur la langue arabe et la religion : les gardiens des valeurs identitaires de l'Algérie. «Il y a des personnes qui essayent de détourner le débat sur l'école. Derrière cette campagne, il y a des considérations idéologiques qui n'ont rien à voir avec la défense de la langue arabe», tranche Louisa Hanoune qui convoque l'histoire en rappelant que la guerre des langues en Algérie est un débat tranché par l'histoire. «Qui oserait remettre en cause le statut de la langue arabe dans notre pays ?», s'est-elle interrogée, avant de répondre : «Aucun individu et encore moins la ministre de l'Education.» Louisa Hanoune soutient Nouria Benghebrit et défend l'ensemble des recommandations formulées par les différentes parties ayant assisté à cette rencontre, qu'elle qualifie «d'audacieuses». Pour la patronne du PT, la proposition de commencer l'enseignement de la langue arabe par une phase de transition avec la langue maternelle est une suggestion d'experts. Mme Hanoune dit avoir pris attache avec la ministre de l'Education et lui a demandé des détails sur cette question après l'installation de la polémique. «La ministre m'a expliqué qu'il ne s'agit nullement d'une remise en cause de la langue arable, mais plutôt l'introduction des langues maternelles dans les classes préparatoires. Le débat devait prendre un chemin, normalement il ne devrait pas y avoir de polémique dès lors que c'est aux experts de trancher la question», rapporte Mme Hanoune, qui demande à ce que s'arrête cette campagne qu'elle juge «honteuse» et s'offusque contre ceux qui gardent le silence devant des orientations économiques destructrices et de la bourgeoisie compradore et viennent par la suite donner des leçons de patriotisme. «Ces gens sont mal placés pour parler de patriotisme», s'insurge-t-elle, tout en saluant la proposition portant sur l'enseignement de tamazight dans les 48 wilayas, ce qui ouvrira la voie à son officialisation et cette langue ne sera plus instrumentalisée par certaines parties. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT est revenue sur la loi de finances complémentaire qui comporte, d'après elle, de nouveaux «cadeaux» pour l'oligarchie. Le PT, dit-elle, se prépare pour la loi de finances 2016 où il compte se battre pour défendre les travailleurs.