Le 1er festival national aïssaoua, annoncé pour le début du mois d'octobre à Constantine, suscite déjà bien des controverses. Ainsi, la pratique de ce genre musical confrérique, si elle reste le champ ouvert aux archaïsmes, autant dans sa formulation cultuelle et spirituelle que dans sa difficile articulation culturelle, identitaire, ne manque pas d'enregistrer des incidences fort problématiques de politiques culturelles pour le moins incohérentes et contradictoires au vu des finalités que les uns et les autres tentent de leur assigner. L'intrusion insidieuse de ces choix sur les territoires très très petits, dévolus à la culture à Constantine, n'est pas sans occasionner heurts et dommages. Un premier constat viendrait relever les impacts nombreux sur la conscience, l'imaginaire et le moi collectifs de ces travers malencontreux. les séquelles se font alors les contrecoups qui fomentent toute la neutralité culturelle de cette cité, causent la démobilisation générale, annoncent et installent le plein de médiocrité et rongent à pleines dents sur les espaces également très très réduits de la citoyenneté. Khardjet Sidi Rached, Festival national aïssaoua, double festival pour le malouf… autant de manifestations culturelles initiées à coups de millions par le ministère de la culture et par les services de la wilaya sans aucune concertation et peut-être même avec une sourde rivalité qui, de fait, prend en otage l'acte culturel et l'engrosse perfidement de résonances folkloriques. L'organisation répétée de ces festivités révèle, en réalité, la volonté pernicieuse des pouvoirs publics à ne pas libérer les espaces culturels, ceux de la citoyenneté et de continuer à agir ainsi favorisant chacun ses clients, ses réseaux, ses connaissances pour organiser avec les gros moyens des contribuables des ratages monumentaux et grossiers. Au fond, toutes ces actions ne sont-elles pas menées tout simplement dans le seul souci de parfaire l'image de leurs initiateurs ? Le retrait de quelques troupes ou d'associations d'un festival n'est, en réalité et comme de coutume, que le résultat d'un mal qui, pour l'occasion, fait éclater le bendir !