En ce mois de Ramadan 1425, mois de novembre, cinquantenaire de la Révolution où notre peuple commémore dans la piété et le souvenir des martyrs, notre pensée irait dans la méditation et les invocations des noms divins ou de prières sur le prophète Sidna Mohamed (QSSL). C'est dans l'humilité et l'enthousiasme mystique que nos zaouias organisent après les «taraweh» les «hadhra» dans un cérémonial de pureté de l'âme, des louanges adressées à Dieu et à tous les Saints. Un véritable rituel de la nuit. Les poèmes mystiques selon les modes de la gamme andalousienne se chantent en choeur. Une sorte de «khalwa» envahit les adeptes avant d'accueillir dans cette spiritualité la lumière dans une sorte d'exaltation par les litanies qui sont le sensorium du rite. Un spectacle sublime où la hadhra vous remplit d'un «effroi révérenciel» où les adeptes entrent dans une transe plus profonde, la «jidba» ou «tahwel», sorte de balancement du corps et de la tête au rythme du bendir et des «nagrat» (tambourins). C'est dans toute la baraka des Saints que se déroule cette «hadhra» où la danse mystique peut atteindre la transe extatique par la répétition de «La ilaha illa Allah» (Il n'est pas d'autre Dieu qu'Allah). C'est dans ce jeu de la jedba ou attraction extatique, cette danse rituelle qui amplifie les émotions et guide le flux que la mélodie soufie prend toute sa dimension spirituelle et contemplation esthétique de l'âme et du corps dans cette symphonie mystique tel que le prescrit Cheikh Abdelkader El-Djilani dans son livre Al Fouyoudât arrabanayya (Débordement ou émanations du Seigneur) et qu'Ibn Khaldoun lui consacra un opuscule entier sur la science du soufisme qu'il appelle «Ilm al kashf» ou (science du dévoilement) intitulé Chifâ' As Sâil li tat Dhib al massaîl. La Médina et ses secrets évocateurs Constantine, comme tant d'autres régions, est une des villes du pays dont la vie religieuse et culturelle a été des plus denses. Ville-phare au passé riche en événements et dont la médina continue à cacher à ce jour ses secrets les plus évocateurs. Ses quartiers, ses hammams, ses derbs, ses corporations de métiers, ses mosquées et ses zaouias redonnent à la Cité un modèle de vie où les moussems, tel celui du Ramadan ou du Mouloud viennent combler, dès l'appel du muezzin, cette ambiance spirituelle. Au début du siècle qui s'achève, Constantine avait soixante-quinze mosquées et douze zaouias dénombrées. Parmi les confréries qui ont eu un impact sur les habitants de la ville, on peut retenir zaouiet Hansala, zaouiet Rahmania, zaouiet Aïssaouia, etc. La baraka des Saints Dans la vieille ville, chaque fois que je l'empruntais en remontant El Rsif, se trouve une belle bâtisse très réduite, lieu de culte des adeptes des Hansala. La confrérie des Hansala fut chez nous l'oeuvre de Si Saâdoune El-Ferdjioui. Son mokadem était Sidi Maâmar, M'rabet de la tribu des Téléghma. Lui succédant, Sidi Ahmed Zouaoui, personnage appartenant à une vieille famille maraboutique venue dans les environs de Constantine dès le XVIe siècle dans la mechta de Chétaba, devient le grand chef des Hansala algériens et depuis la direction spirituelle de la zaouia était confiée aux membres de sa famille. Les héritiers du cheikh Zouaoui ont maintenu le prestige de leurs aïeuls et donnèrent à la Zouaouia une expression rapide. Le grand maître Sidi Belkacem Ben Si Maâmar avait vers 1897 quelque 3 485 khouan, 48 mokadem et 102 chaouch répartis sur 18 zaouias. C'est incontestablement, la zaouia des Hansala sous la houlette de Sidi Ahmed Bestandji, musicien profane à ses débuts puis devenu chef mystique de la confrérie, qui introduisit les modes musicaux andalous dans les qsayads mystico-religieuses. Ce fût une école d'éducation religieuse, du med'h et de la litanie (dhikr). Les zaouias et la contemplation spirituelle Il faut dire qua la zouaouia-mère des Hansala fut fondée dans la fraction des Hansala, tribu des Beni Mettir, au sud de Fez dont Aïd Ben Youcef El Hansali en fût le maître. Sa naissance est intervenue au XVIIe. Il se rendra à la Mecque puis au Caire où il sera l'élève à l'université d'El-Azhar de Cheikh Sidi Aïssa El-Djouneïdi El-Damiati. Ce dernier lui révéla la tariqa (la voie) dans l'incomparable poème mystique Damiata. De l'imam Abou Abdellah Chems Eddine Mohamed El Mirouiti Edamiati. Son fils Sidi Abou Amrane Ben Saïd Ben Youcef El Hansali fut le fondateur réel des Hansal dont la doctrine fut celle des Chadilya-Djazoulia. C'est le poème Damiata qui devient la référence des néophytes. Autre zaouia, c'est celle des Rahmania dans le quartier «Halmoucha» limitrophe au quartier juif «Echarraâ». Dans cette zaouia à ce jour chaque après-midi du vendredi après la prière, se rencontrent les fidèles pour écouter le «qassad», celui qui déclame et chante les medhs accompagné d'un choeur de Mouridine (néophytes). C'est Si Mostefa Ben Abderrahmane Ben Bachtarzi qui laissa à sa postérité la zaouia de Constantine et fut investi au titre de Khalifa par le fondateur de la confrérie Si Hmeïdi Bachtarzi, mort il y a plus de trois ans, qui fut le mokadem et dont lui succéda Aboud Bachtarzi qui appartient à cette descendance confrérique des Rahmania qui fait partie de la zaouia mère des «Khalouatia». Zaouiet Rahmania, Tidjania, Aïssaouia, Hansalia, qadiria...et le medh Si Abderrahmane Ladjabi en fut un fervent adepte et qassad émérite de la Rahmania de Constantine. Son fondateur est Si Mohamed Ben Abderrahmane El Gachouli El Djerdjeri El Azhari né vers 1126 - 1133 de l'hégire (1715 - 1728 JC) à Aït Samaïl. Il appartient à la tribu des Guechtoula dans le Djurdjura. Il commença ses études dans la zaouia de Cheikh Seddik Ourab chez les Aït Iraten, puis à Alger, la Mecque et enfin le Caire où il apprendra la tariqa et s'affilia à l'ordre des Khalouatia en devenant le disciple du Cheikh Mohamed Ben Salem El Hafnaoui. Il parcourra le Soudan, l'Inde, la Turquie, le Hidjaz avant de revenir chez les Aït Smaïl après trente ans d'absence dans les années 1183 de l'hégire (1770 JC). Prise de jalousie, la caste maraboutique a fait une fetwa pour le disqualifier. La mort le surprendra en l'an 1208 de l'hégire (1793-94 JC) et de grandioses manifestations populaires dans la Kabylie l'accompagnèrent à sa dernière demeure. Les Turcs s'alarmèrent de cette sympathie que lui vouait la population, le firent enterrer au Hamma à Alger après avoir substitué son corps primitivement inhumé à Aït Smaïl d'où le surnom de Bou Gabrin. Vers 1900, on comptait 15 zaouias de la Rahmania avec 66 tolba, 76 mokadem, 80 chaouch, 12.520 khouan et 1206 khaouniat. A Constantine, de son temps Cheikh Abdelhamid Ben Badis fut un sympathisant de la zaouia Rahmania avant qu'il ne s'en prenne aux déviances de certains touroukia, qui se sont éloignés de la vie de Dieu et du Prophète. Pureté spirituelle et lumière ramdanienne La troisième zaouia est celle des Aïssaoua qui se trouvait dans le quartier de la vieille ville de «Seïda» dans la mosquée dite «Djamaâ Hafsia». Très souvent c'est dans la maison «Dar G'mar» à Sid Bouannaba que se tiennent les halkates où se fait le rituel. La mélodie sacrée par son rythme induit graduellement la transe vers l'élévation au sublime. A un temps très récent, je me souviens que les familles constantinoises s'organisaient en faisant les offrandes à Bouledjbal ou Sidi Slimane. Dans ce lieu les Aïssaoua déclarèrent le chant mystique à la gloire du Prophète, et de ses compagnons et à leur Saint M'hamed Ben Aïssa. On peut citer comme mokadem (préposé), Si Ali Belghoul, Si Larbi Bakhtache, Badaoui Chadli, Hadj Hamou Fergani, Mohamed Ben Djelloul, Cheikh Hassouna. La branche Aïssaoua de Constantine est animée aujourd'hui par Si Belgacem Abid Charef et Salim Mezhoud. Pour le reste, il y a des formations qui chantent le med'h des Aïsssaouia, Hansalas telles celles des Zine Eddine Bouchaâla, Zine Eddine Bouabdellah, Redha Boudebagh et d'autres et qui animent les fêtes familiales dans une ambiance conviviale et spirituelle. Il y a dans la ville de Constantine la confrérie Tayebya dirigée par la famille des Bencheriet qui se trouve être à l'entrée de Sidi Bouannaba et celle d'El-Amria à l'entrée de Derb Bencharif. La tarika des Aïssaouia est celle de M'hamed Ben Aïssa qui naquit à Meknès vers la fin du XVe siècle. Sa famille est d'origine chérifienne se rattachant à Mouley Ammar El-Idrissi, l'Imam Slimane El-Djazouli était son grand-père. Le jeu de la jedba ou l'ivresse de l'extase C'est dans l'ambiance de dévotion et de dhik'r que Constantine, ville traditionnellement attachée aux «Awlya Essalihines» (Saints), vivait les moments de méditation, de poésie mystique et de prières. Les confréries qui s'organisèrent dans le XIIe siècle chez nous, ont pris de l'importance en donnant au soufisme un encadrement social, «les Ziaras» (visites pieuses) et la «baraka» (bénédiction) des Awlya Essalihines donnaient à ces rencontres une sorte de cérémonial religieux où offrandes telles la «nechra» à Sidi Mohamed El-Ghorab, les danses initiatiques au rythme du tebl, bendir et naghral offraient un spectacle à la grâce divine. L'adepte purifie son âme et l'état extatique auquel il parvient le met alors en communication directe avec une réalité supérieure, grâce à la révélation spéciale reçue par le fondateur de l'ordre et gardée précieusement de génération en génération. Il y a un dhik'r à apprendre par coeur et chaque confrérie a sa formule de récitation. Ce qui se dégage, c'est un mysticisme ardent, une tension d'esprit continuelle vers la divinité. A Tlemcen, les adeptes de la tariqa El-Habhria/Derkaoua, à Mascara la tarika Kadiria et à Mostaganem celle des Allaouines saisissent l'occasion de ce mois sacré de Ramadan pour animer des séances de chants mystiques à la gloire de Dieu et de ses Saints. La Besmallah, le Dhik'r et la Hadra Chaque affilié est tenu d'avoir «L'Ouerd» qui est une formule d'exaltation de Dieu. Elles sont choisies dans le Coran et se ressemblent dans toutes les confréries. L'Ouerd de la nuit du lundi, où l'on fait réciter 600 fois le Besmallah, se prosternant 50 fois en récitant quelques versets du Coran, alors que celui du vendredi, c'est 700 fois en se prosternant 30 fois en récitant les versets du Coran. Les autres nuits, le nombre des Besmallah varie ainsi que celui des prosternations, le dhik'r diffère suivant le degré extatique du néophyte. Comme il y a différents dhik'r tels «dhik'r el ouakt», «dhik'r el hadra»...son âme monte d'un stade à un autre jusqu'au degré sublime où les 160.000 voies qui enveloppent les secrets divins s'écartent et lui laissent voir l'impénétrable. Ibn El Arabi «Tarjouman El Achouak» (interprète des désirs) En ce moment, les rayons célestes qui inonderont son coeur et son esprit, guidés par l'image de Dieu «Un» tombent dans le champ des lumières dominantes. L'idée de l'unité parfaite se forme dans son esprit et à des splendeurs divines se rattachent les attributs. Le soufi confère alors l'Ouerd, c'est-à-dire l'initiation qui éclaire son âme d'une lueur divine pour permettre à l'esprit de s'élever vers le monde invisible. Par cet acte d'invocation, le coeur s'amplifie du nom de Dieu, l'âme retrouve le calme en la présence du maître et les lumières émergent du milieu de l'ombre. Et le dhik'r qui vient du fond du coeur, son fruit est une récompense de Dieu. En lisant El-Ghazal dans son ouvrage «Ihya Ouloum Eddine», Ibn El-Djawzi dans son livre en quatre volumes «Sifat El Safwa», Ibn El-Arabi dans «Tarjoumen El-Achwaq» (interprète des désirs) ou encore «Foutouhate El-Mekkia» (les ouvertures spirituelles mekkoises) en 560 chapitres, c'est de toute la doctrine soufie qu'il s'agit de méditer. Il faut dire qu'après la mort du Prophète Mohamed (QSSL), il y a eu le chiisme qui sépara les chiites des sunnistes. Le mouvement confrérique et les rituels de la tariqa Quatre rites émergèrent dans la pensée islamique : hanafite, chafaïte, mélékite et hanbalite. Sept écoles principales que sont: chiite, khardjite, motazalite, mordjite, nadjarite, djabrite, mocheberite et inadjite subdivisées elles-mêmes en 72 fractions. Le soufisme est venu avec pour objectif d'approfondir l'enseignement du Coran et la Sunna. Le soufisme est né dans l'Inde, naturalisé en Perse et mis sous la forme de l'enthousiasme extatique par la deuxième génération de l'école d'Alexandrie et plus tard par les philosophes arabes eux-mêmes. A partir du XIIe siècle, il y a eu 5 ordres que sont: la Qadiria de doctrine humanitaire et de rahma, la khalwatia de contemplation et extatique, la chadilia de doctrine spiritualiste, la nqchbendia plus électrique et enfin la saharaouerdya qui est plus panthéiste. Chez nous, c'est avec les Mourabitine et les Almohad avec les chorfa et les fakih d'Andalousie, émules d'Ibn Rochd et El-Ghazali que le mouvement confrérique a pris de l'essor, Ibn Khaldoun parle de ces tribus maraboutiques qui deviennent des notables dans le pays. Baghdad, Fez, Cordoue, le Caire, Tlemcen, toutes les villes du Maghreb et en Afrique subsaharienne, d'importantes zaouias sont nées telle la puissante zaouia de la Tidjania à Aïn Madhi près de Tmacine qui rayonne sur de nombreux pays. A Constantine, la Tidjania était dirigée par les Ouled Ben Abdesslam. Tassawef et poésie amoureuse mystique Mais d'où vient le mot soufi? Les auteurs musulmans, après maintes controverses, ont cru en trouver l'origine dans le substantif «souf» (laine). «Habillez-vous de vêtements de laine afin de trouver dans vos coeurs la douceur de la foi.» Peut-être l'étymologie remonte à «Ahl El-Safa» ou encore dérivant de la racine «Afa» (lueur, lumière), «salsafa» dérivée de safi, safa (pur, sage). Les doctrines néoplatoniciennes offrent du reste une frappante analogie avec celle des soufis. Le premier qualificatif soufi apparaît sous El-Mouatamad vers 892 J.C. et le soufisme était déjà enseigné du haut des chaires des mosquées. Mais au célèbre El-Ddjouneidi, fondateur réel de l'école soufie à Bagdad vers 289 hégire (901 J.C). Mais sa forme poétique est telle un collier dont les perles de couleur différentes non confondues se succèdent. Le poème des soufis offre, par touches, une succession de vers dont aucun n'est enfermé dans une architecture préétablie. Il y a un véritable effet de charme au sens original d'envoûtement. Chez Ibn El-Arabi par exemple et dans toute la poésie amoureuse mystique, le poème d'amour transpose l'état affectif du soufi vers le haut. Comment peut-on transposer un langage d'amour profane à une expérience mystique? Le recueil de poèmes amoureux et mystiques consacré à «Nidham», (harmonie), cette jeune fille d'une beauté et d'une spiritualité exceptionnelles, typifiant l'essence absolue et la présence divine dans la manifestation universelle dans tous les réceptacles que comporte celle-ci. «Ayn echems wal baha» ou l'hérïssme d'Ibn El Arabi Dans le prologue de «Torjuman El-Achwak», Ibn El Arabi la figure et les traits de caractère de l'héroïne, Nidham - harmonie. Cette jouvencelle d'une beauté sans pareille illustre sous la plume du maître l'essence divine et ses manifestations sans fin en rapport avec l'amour. Amour essentiel en Dieu dans ses lieux d'apparition sans nombre. «Nidham ayn chems wal baha» (source essentielle du soleil et de la splendeur). Cette femme parfaitement accomplie «la jeune fille est sans parure au regard de l'unicité divine même qui ne comporte aucune trace de l'ornement». On peut citer ces femmes soufies telles que Rabéa El Adawya, Rokaya El Moissilya, Rayhana El Mejnouna, Atika El Ghanya. Trente-deux sur trente-cinq des femmes soufies ont vécu aux IIe et IIIe siècles de l'Hégire, selon le savant Chafaï, Abderraouf El Munawi. El Bordah d'El Boceïri ou medh à la gloire de Dieu En revenant au rôle des zaouias dans la vie des populations, en dehors de l'aspect spirituel, social, éducationnel, elles ont joué un rôle dans la préservation du patrimoine musical. Détentrice de la pure tradition, elles lui conservent toute son authenticité. El Bordah d'El Boceïri avait atteint une place remarquable dans le répertoire des madayah à la gloire de Dieu et du Prophète, El Shoustari, maître du zidjal soufi a laissé tout un recueil de poésies mystiques. Récemment, durant ce mois de Ramadan, en ce mois de novembre 2004, à Constantine, les groupes qui chantent le genre aïssaoui dans une forme apparentée au mystique et animent les fêtes, ont tenu un festival du chant sacré. Mais le plus important est cette rencontre annuelle des adeptes des différentes confréries en conclave sous l'appellation de «Chaâbania». C'est un véritable colloque où la tariqa est honorée à travers des séances de méditations et de litanies excluent les jeux du feu et autre artifice découlant du miracle de leur maître, devenu dangereux et contraire à la doctrine et aux préceptes de l'Islam. C'est dans une chaleureuse atmosphère que les khouans des Aïssaouia, Hansala entonnent cet extrait «Tamaâ fi melgakoum ya cheikh waazaâme lia ya Hansala sadati ya ahla hala sirou djemla anzourou qabbate el-awlya» ou bien cet istikhbar «ya machi lel gharb hawess, machia ahrissa, salama alla Fès wa Meknès, zid ala M'hamed Ben Aïssa». A Constantine, ville longtemps pôle culturel, comme d'ailleurs à Tlemcen, Mostaganem, Koléa, Aïn Madhi, Béchar, etc. renouent, en ce mois de Ramadan dans la déclamation des poèmes mystiques et des chants sacrés (litanie et med'h) s'ouvrent vers l'an 2005, avec sa tradition spirituelle loin des visions erronées de la pratique du culte. Les zaouias accueillent de nombreux fidèles dans la ferveur du dhik'r, de la récitation du Coran et des med'h à la gloire de Dieu et du Prophète Mohamed (Qssl). Constantine, la Badissienne avec son université Emir Abdelkader, lui-même affilié à la zaouia Qadiria, au nom de deux hommes pieux qui ont lutté pour que le rôle de zaouia soit celui de la résistance contre l'ennemi extérieur et qui a été le cadre de rayonnement d'un islam pur, dégagé de toutes les déviances, dans toute la spiritualité du terme. Ramadan 1425 de l'Hégire aura été celui de la réconciliation nationale et du souvenir des martyrs dont on vient de commémorer les cinquante années depuis le déclenchement de notre grandiose Révolution 54 dans un climat de piété, de générosité, de rahma et de fraternité.