Les universités algériennes ne répondent toujours pas aux normes universelles. Le dernier classement annuel de Shanghai, relatif aux universités dans le monde, ne mentionne aucun établissement algérien dans la liste des 500 meilleures universités, contrairement à des pays comme l'Arabie Saoudite et l'Egypte qui y figurent. Le classement de Academic ranking of world universities rendu public hier place dans le top 20 des universités américaines et britanniques. Le premier établissement européen en dehors du Royaume-Uni est suisse et se place à la 20e position. Sur le plan continental, seules trois établissements sud-africains figurent dans cette liste des 500 meilleures universités. Plus étrange, la première université française arrive à la 36e place, bien loin des établissements anglo-saxons. Quatre universités saoudiennes et deux égyptiennes côtoient les mastodontes de l'enseignement supérieur dans le monde. Au regard des critères que s'impose cette institution, il est très peu probable de trouver une université algérienne dans ce classement. Ces institutions universitaires sont classées selon six critères : le nombre de prix Nobel et de médailles Fields obtenues par les anciens élèves et par les chercheurs ; le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline ; le nombre d'articles publiés dans des revues scientifiques telles que Nature et Science ; le nombre d'articles indexés dans Science Citation Index et Arts & Humanities Citation Index. Il prend enfin en compte la «performance académique» calculée en fonction de la taille de l'université. Ces critères font l'objet de sévères critiques de la part de plusieurs spécialistes, notamment des Français. Ces derniers considèrent que le classement ne prend pas en compte le système français qui s'appuie sur la coopération interuniversitaire. Le classement de Shangai ne reflète pourtant pas d'anciennes classifications. En janvier dernier, l'organisme Webometrics avait cité plusieurs facultés algériennes dans le top 2000 des universités dans le monde. Le premier établissement algérien cité est celui de Sidi Bel Abbès à la 1781e place, suivi de celui de Ouargla qui a aussi fait ses preuves et a décroché la 1798e et, enfin, de Constantine 1 et Tlemcen. Ce classement a fait réagir, pour la première fois, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui avait crié victoire. Dans un classement réservé aux 100 meilleures universités d'Afrique du Nord, une trentaine d'établissements algériens ont trouvé leur place. Ces classements peu reluisants des universités algériennes sont justifiés par les responsables par l'incohérence des critères choisis par l'institution chinoise. Ainsi, en dehors de certains grands pays, il est impossible de trouver des chercheurs ayant obtenu des prix Nobel. Pis, les publications les plus prestigieuses sont souvent effectuées en anglais et relativement en français et en espagnol, les langues qui dominent la recherche dans le monde. Pour d'autres institutions de classement, le nombre de doctorants et de chercheurs ainsi que la qualité des publications scientifiques sont des critères déterminants. Ce que les universitaires algériens ne réussissent toujours pas. Il faut dire que dans d'autres classements régionaux, les universités algériennes trouvent de plus en plus de place. Il faut cependant se demander si ces classements sont fiables.