Rongés par le sentiment d'abandon, les sinistrés des dernières intempéries, survenues le 2 août dans la ville frontalière d'In Guezzam, espèrent toujours. Dix-neuf jours passés après les fortes précipitations ayant occasionné d'importants dégâts matériels dans cette collectivité promue au rang de wilaya déléguée, les habitants des quartiers affectés, Kounta ouest et est et la cité des 600 Logements, sont toujours frappés d'ostracisme et tenaillés par l'isolement. Le sinistre qui a été à l'origine de l'effondrement de 349 bâtisses, dont 72 partiellement, a encore une fois montré les limites des autorités défaillantes. Quelque 481 sinistrés, qui attendent une décision de la part des pouvoirs publics pour mettre fin à leur calvaire, sont livrés à eux-mêmes. «La décision qui se fait encore attendre dans cette municipalité défavorisée sur le plan développement, reste salvatrice à bien des égards, sachant que les victimes de cette calamité passent leurs journées sous un soleil de plomb et leurs nuits loin du confort offert aux chanceux locataires de Club des pins», se lamente Chérif qui nous a invités à constater de visu la souffrance des sinistrés. Après tout ce temps, une délégation du FLN, composée de députés, de sénateurs et d'élus locaux, s'était déplacée le 17 août dernier dans cette ville-dortoir pour s'enquérir de la situation des sinistrés. Le constat fut amer pour les membres de cette délégation qui en ont appelé au Premier ministre pour intervenir. Ce dernier, apprend-on auprès de la wilaya, avait instruit les autorités compétentes pour débloquer une enveloppe financière destinée, comme première mesure, à l'acquisition de 481 tentes au profit des habitants affectés par le sinistre. La même source indique que 200 tentes ont été distribuées, mercredi, en présence du secrétaire général de la wilaya de Tamanrasset et des directeurs de l'exécutif qui ont procédé à un nouveau recensement des victimes. Celles-ci ont été revues à la baisse, passant de 388 à 210 familles, soit 178 familles de moins par rapport aux statistiques avancées par la cellule de crise mise en place tout au début de la catastrophe. A ce propos, un membre de la commission chargée de suivi et de recensement des sinistrés a expliqué que la plupart d'entre eux ont bénéficié de logements et d'aide à l'habitat rural : «Ils ont bravé le risque de se loger dans des bâtisses décrépites et qui menacent ruine que d'habiter les nouvelles maisons, qu'ils préfèrent louer à des ressortissants étrangers moyennant rétribution.»