Les prix du pétrole perdaient du terrain, hier, en cours d'échanges européens après avoir tenté de se stabiliser la veille, notamment plombés par un indice économique morose en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde. Vers 17h, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 45,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,37 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait un peu plus d'un dollar, à 40,12 dollars. Le moral des investisseurs demeurait morose après la publication de l'indice PMI des directeurs d'achats en Chine, de nature à renforcer les craintes sur la santé économique de la deuxième économie mondiale et du deuxième plus gros consommateur de pétrole après les Etats-Unis. L'activité manufacturière chinoise a encore reculé lourdement en août, l'indice de référence atteignant son plus bas niveau depuis plus de six ans, à 47,1 dollars contre 47,8 en juillet. «Les cours du Brent sont en route pour leur septième déclin hebdomadaire en huit semaines, tandis que le WTI se prépare à marquer une huitième baisse hebdomadaire d'affilée, sa plus longue série de pertes hebdomadaires en 29 ans», constataient les analystes de Commerzbank. Les cours ont ainsi perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, quand ils avaient atteint un pic annuel, plombés par une offre excédentaire, et ce, malgré une amélioration de la demande stimulée par les prix bas. Et face à la stratégie de protection de parts de marché de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain malgré la baisse des prix, les perspectives à court terme pour le Brent et le WTI sont moroses. Certains pays de l'Opep comme le Venezuela et l'Algérie contestent d'ailleurs de nouveau la stratégie d'Opep instiguée par l'Arabie saoudite, le chef de file de l'organisation, car leurs finances sont mises à mal à cause de la nouvelle dégringolade des cours. Les prix du WTI et du Brent avaient amorcé un rebond au deuxième trimestre 2015. «Ce n'est pas nouveau et ces pays ne font pas le poids face à l'Arabie saoudite. Mais le fait que l'Arabie saoudite n'a pas anticipé cette baisse des prix affaiblit sa position par rapport aux autres membres du cartel, et nous pensons que certaines personnes dans le Royaume ne sont pas très heureuses de la tournure des événements», notaient les analystes de Petromatrix. Le prix du panier de référence de brut de l'Opep a perdu 1,26 dollar jeudi, à 44,13 dollars le baril, par rapport à mercredi, selon un communiqué de l'Opep. «A ce niveau, il n'y a pas un seul membre de l'Opep qui puisse boucler son budget sans piocher dans ses réserves (monétaires)», soulignaient les analystes de PVM qui relevaient que les revenus des membres de l'Opep avaient diminué de moitié malgré une hausse de 2 millions de barils par jour de la production