Les prix du pétrole ont amorcé, hier, une légère baisse en cours d'échanges européens, après avoir terminé sur une hausse mensuelle de 18% en février. La progression enregistrée est la meilleure performance mensuelle depuis mai 2009 et la première hausse importante depuis la baisse des cours qui a débuté à partir de juin 2014. Hier à 11h45 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 61,32 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,26 dollar par rapport à la clôture de vendredi. A New York, les prix du pétrole ont ouvert en petite baisse, le marché tablant sur un gonflement de l'offre, déjà pléthorique, dans les semaines qui viennent. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en avril perdait 58 cents à 49,18 dollars le baril, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) vers 15h GMT. Il est à noter, selon les analystes de Commerzbank cités par les agences de presse, que les cours du brent ont reçu un coup de pouce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). En effet, la production de l'OPEP en février aurait baissé à son plus bas niveau depuis juin 2014, lorsque les cours du pétrole s'échangeaient autour de 110 dollars le baril, selon Commerzbank. Mais plusieurs analystes invitaient à la plus grande prudence, la diminution de la production de l'OPEP étant principalement liée au mauvais temps qui a perturbé les exportations de pétrole irakiennes le mois dernier. Les retards de livraison causés par le mauvais temps ont réduit les volumes d'exportation du pays de moitié, à environ 1,5 million de barils/jour dans la première décade de février. «Les marchés du pétrole sont soutenus par quelques fondamentaux éphémères, comme les retards de chargements en Irak, et des bribes de confiance, mais nous nous attendons à ce que les prix s'affaiblissent à nouveau dès que ces facteurs s'estompent», soulignaient les analystes de Barclays. Du côté du WTI, la référence du brut américain, le décompte des plateformes pétrolières en activité du groupe parapétrolier Baker Hughes a de nouveau déçu les opérateurs de marché. Baker Hugues a fait état d'une baisse hebdomadaire de 33 unités, soit un ralentissement du déclin de nombre de plateformes en activité par rapport à la semaine dernière et surtout par rapport aux semaines précédentes. Si cette tendance continue, ceux qui attendent une réduction notable de la production américaine de brut dans la deuxième moitié de l'année pourraient être déçus, préviennent les analystes de Commerzbank. Une référence à l'Arabie Saoudite qui a motivé sa décision, entérinée par l'OPEP, de laisser intact le plafond de production de l'organisation malgré la chute des prix, par la nécessité de préserver ses parts de marché en influant sur la production américaine de gaz non conventionnel notamment, en vue de provoquer la fermeture de puits de forage existants et de décourager les nouveaux investissements devenus non rentables à cause de cours du baril bas.