La rentrée universitaire s'est effectuée dans pratiquement la majorité des établissements universitaires, à l'exception de 19 établissements en grève depuis près de cinq mois. Les responsables des sections du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), initiateur du mouvement de grève, accusent le ministre de tutelle d'être indifférent à leurs doléances et de ne pas tenir ses promesses. De leur côté, les responsables au niveau de l'enseignement supérieur estiment que la plupart des revendications des enseignants ont été prises en charge et d'autres sont en cours de règlement. Il reste qu'au milieu de ce conflit, l'étudiant ne voit pas le bout du tunnel et craint pour son cursus. Ce week-end, les représentants des sections syndicales de ces 19 établissements en grève se sont réunis et ont décidé de la poursuite du mouvement de débrayage. Lors de cette réunion, les enseignants en grève ont rappelé que l'année 2005-2006 n'a pas été validée et que l'actuelle année universitaire est fortement compromise et ont par-là même fait porter l'entière responsabilité de cette situation alarmante de l'Université algérienne aux pouvoirs publics et à leur « volonté délibérée de pousser au pourrissement ». Les grévistes sont déterminés, malgré toutes les manœuvres, les intimidations et les menaces, ils continueront à porter haut et fort le cri de colère et d'espoir d'une université crédible annonciatrice d'un bien-être durable pour tous, tout en rappelant que le principe même d'une revalorisation méritée des salaires des enseignants du supérieur était nié et refusé. « Le mouvement de protestation a permis de surmonter toutes les réticences et les hésitations. L'adoption, tant attendue du statut général de la Fonction publique doit permettre la concrétisation, avec la participation de tous, du statut particulier à la hauteur des espérances des enseignants. Il reste que la promesse d'une augmentation spécifique annoncée par le ministre et consignée dans un procès-verbal n'a pas été honorée », expliquent les responsables des sections en grève. Ces derniers ont tenu à préciser que la plainte déposée par le ministre contre les coordonnateurs nationaux était l'initiatrice d'une instrumentation de l'appareil judiciaire, dérive jugée dangereuse par les grévistes, dans la gestion d'un conflit social. « Le retrait de cette même plainte, annoncée par le ministre, montre l'inutilité et la nocivité d'une telle démarche face à un mouvement de protestation, démocratique et représentatif. Toutefois, la comparution de notre coordonnateur de Sidi Bel Abbès, demain, offre l'opportunité de l'expression de la justice », affirment les grévistes. Ils ont décidé de tenir des rassemblements demain dans les universités et ont reporté le rassemblement national devant le Palais du gouvernement prévu pour le 19 du mois en cours.