Les représentants des sections syndicales du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), en grève depuis cinq mois, se sont réunis ce week-end et ont décidé à l'unanimité de suspendre leur mouvement de débrayage. Dans un communiqué rendu public, les initiateurs du mouvement expliquent les raisons qui les ont poussés à retourner aux bancs de leurs établissements. De leur avis, la sauvegarde des intérêts des étudiants, le refus du pourrissement dans l'université algérienne et l'acquittement du délégué de l'université de Constantine sont, entre autres, les véritables raisons qui les ont incités à voter majoritairement pour l'arrêt du débrayage. La suspension de la grève prendra effet après la tenue des assemblées générales prévues pour aujourd'hui. Ce qui implique que les étudiants sont invités à reprendre le chemin de l'université à partir de demain. La coordination nationale appelle les enseignants à assurer une semaine de reprise de contact avec les étudiants et la tenue de comité pédagogique avant le début des examens. Elle demande dans le même sillage au ministre de tutelle de prendre toutes les mesures appropriées pour la reprogrammation des examens qui se sont déroulés en violation des normes pédagogiques. Les responsables des sections en grève dénoncent la validation de l'année universitaire sur la base de la seule note du premier semestre par certains chefs d'établissements, à l'exemple du directeur de l'université de Mascara et celui de l'ENS Bouzaréah. Les représentants de la coordination nationale rappellent par la même occasion qu'en dépit de quelques timides avancées salariales, la promulgation du statut général de la Fonction publique et le décret relatif au logement, les réponses des pouvoirs publics restent en deçà des attentes des enseignants du supérieur. Concernant les poursuites judiciaires, la coordination estime que le verdict rendu par la justice portant sur l'acquittement de leur représentant est l'aboutissement de la mobilisation et la détermination des enseignants du supérieur en grève. « Ce dénouement montre l'inutilité et la nocivité de l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire comme mode de gestion des conflits sociaux initié par l'ancien chef de gouvernement en date du 20 octobre 2004. Le strict respect des lois sociales, la concertation et la négociation sont les seuls modes de gestion civilisées des conflits sociaux », ont souligné les représentants des sections syndicales des 19 établissements en grève.