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Décidez vite ou le FMI décidera pour nous
Contribution
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2015


Par Benbrihoum Fodil
«Le plus grand danger dans les moments de turbulence, ce n'est pas la turbulence, c'est d'agir avec la logique d'hier.» (P. Drucker)*
La conjoncture économique internationale confirme que le prix du baril risquerait de descendre rapidement au-dessous des 30 dollars. C'est un gros risque pour l'économie algérienne. Les réserves peuvent être consommées avant la fin 2016.
Tous les analystes l'affirment et le démontrent. En effet, si des mesures adaptées à la gravité de la situation et à la nature des difficultés de l'économie algérienne ne sont pas décidées et appliquées à très court terme et attendre la prochaine loi des finances pour le faire, serait une grave erreur qui dirigerait le pays vers une demande certaine de soutien de la part du FMI vers la fin 2016, début 2017.
Les principales erreurs qui ont contribué à créer cette situation caractérisée par une réduction désastreuse des ressources du pays, son appauvrissement et l'anéantissement des chances de l'Algérie de devenir une économie émergente sont imputables à une mauvaise gouvernance dont le principe en matière de gestion des ressources financières était «dépenser, el kheir kaïn». Cette manière de gérer s'est traduite sur le terrain par :
- des importations sans commune mesure aggravée par une surfacturation depuis une quinzaine d'années. (+ de 292% entre 2005 et 2014, soit une moyenne de 3.8 milliards par an, du jamais vu dans aucune économie aussi mal gérée soit-elle) ;
- une évolution démesurée des dépenses du fonctionnement de l'Etat. (+175% entre 2010 et 2015, ce qui indique que les dépenses de fonctionnement ont presque doublé en cinq ans, est-ce raisonnable ?) ;
- une augmentation des salaires pour les cadres supérieurs, députés, sénateurs et autres corps administratifs avec parfois des rappels sur trois ans, faisant ainsi passer le rapport entre le salaire le plus bas et le salaire le plus élevé, qui était de
1 à 8 dans les années 1990, à un niveau inacceptable de 1 à 30 ;
- une gestion désastreuse des gros projets avec des surcoûts et des réévaluations atteignant parfois 50% du montant initial du projet, sans parler des délais et de la qualité des travaux.
Des mesures correctives sont nécessaires. Certaines sont urgentes et doivent être prises à très court terme pour stopper la dégradation de la situation, les réformes plus profondes dont les effets seront visibles qu'à moyen terme nécessitent de la concertation et la mobilisation de tous les acteurs économiques.
L'histoire de la gouvernance algérienne nous a appris que la majorité des gouvernements qui se sont succédé depuis les années 90', à l'exception du gouvernement Hamrouche, réagissent avec le même style, à savoir :
- imputation de la dégradation de la situation à la conjoncture internationale pour se disculper et ne pas reconnaître sa responsabilité. Pour réfuter cette argumentation chère à nos dirigeants, nous citons l'exemple des pays comme la Norvège et les Pays-Bas qui sont de gros producteurs d'hydrocarbures.
pourquoi ces économies ne sont pas sur la voie d'une cessation de paiement après la chute du prix du baril ? La réponse se trouve dans la qualité de leur gouvernance, de leurs institutions et des stratégies de développement à moyen et long termes efficaces et efficientes ;
- pas de réforme profonde qui remette en cause des intérêts solidement ancrés sur le dos de l'économie algérienne ;
- pas de débat de fond pour faire un diagnostic objectif où les responsabilités
seront cernées ;
- méfiance envers le privé algérien et la nécessité de son apport au développement du pays ;
- absence de politique de rigueur ;
- prédominance de la gestion du quotidien ;
- mesures décidées non appliquées ou mal appliquées sur le terrain ;
- absence d'objectifs mesurables pour pouvoir faire des évaluations correctes et fondées ;
- absence de communication et d'évaluation de la situation et prise de mesures correctives.
Ce comportement ne peut perdurer.
Il va conduire l'économie algérienne à la dérive. Il faut changer de style de gouvernance, de vision, de stratégie. Notre gouvernance s'appuie sur des principes et outils d'anciennes options économiques qui étaient plus ou moins valides dans les années 1970, mais elles ont été abandonnées par toutes les économies de la planète, y compris par les pays initiateurs de ce type d'économie, les pays de l'Europe de l'Est.
«La folie, c'est de se comporter de la même manière et de s'attendre à des résultats différents.»
(A. Einstein)
Les solutions urgentes dont les effets sont à court terme doivent être initiées rapidement pour réduire l'impact catastrophique de la baisse des recettes, en se fixant des objectifs mesurables, notamment en :
- agissant rigoureusement sur le volume des importations et sur les valeurs déclarées (les moyens existent pour connaître la valeur de chaque article ou équipement quel que soit son pays d'origine), le but visé est de réduire de moitié le montant des importations ;
- supprimant progressivement la subvention des carburants et réfléchir à un autre mode d'aide aux plus nécessiteux. Il est impensable de continuer à subventionner le carburant, le pain, le lait… pour des citoyens ayant un revenu de plus de
300 000 DA/mois ;
- réduisant les dépenses de fonctionnement de l'Etat d'au moins 30% et ne pas augmenter les taxes, c'est préjudiciable pour le secteur productif ;
- diminuant les salaires des cadres supérieurs et des élus pour ramener le rapport SNMG-salaire le plus élevé dans la fourchette de 1 à 15. Ces deux dernières mesures auront le mérite de donner un peu plus de crédibilité à la volonté de l'Etat de surmonter la crise et favoriser la mobilisation des acteurs économiques et des citoyens.En ce qui concerne les réformes de fond, notamment la définition d'une stratégie économique sur le moyen et long termes qui s'appuie sur une politique industrielle où des choix importants doivent être décidés ne peut se réaliser et avoir une chance d'être appliquée et réussie que grâce à l'implication de tous les acteurs économiques, partenaires sociaux, institutions élues et l'apport d'experts et de l'opposition. Ces mesures doivent être finalisées avant la fin du mois d'octobre, il y a urgence, l'Algérie court de gros risques.
Mais, quelles que soient la qualité et la pertinence de la stratégie retenue, la réussite ou l'échec de toute politique nécessite des mesures d'accompagnement, notamment la modernisation du secteur public, l'amélioration de la qualité des institutions, la qualité de la formation professionnelle et de l'enseignement, une réglementation claire et simple, une continuité dans l'application des politiques retenues…
Diplômé en économie internationale, auteur de plusieurs contributions publiées dans la presse nationale, notamment «Les effets pervers de la révision de la Constitution (El Watan du 6 février 2008) ; «Du concret pour devenir un pays émergent» (Liberté du 16 avril 2014).
*P. Drucker est considéré comme le père du management moderne et du management stratégique.


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