La lecture faite par le conseil d'administration du FMI sur l'appréciation des services sur l'évolution de l'économie algérienne est on ne peut plus «encourageante». Tout en souscrivant à ces appréciations, les administrateurs de l'institution monétaire se réjouissent des très bons résultats enregistrés par l'économie algérienne, qui a connu ces dernières années une croissance hors hydrocarbures solide et une faible inflation. Ils félicitent dans ce contexte «en particulier les autorités pour l'orientation judicieuse donnée à la politique conduite, qui leur a permis d'accumuler des montants considérables de réserves extérieures et dans le fonds de régulation des recettes», notant avec satisfaction que «le système économique et financier algérien est relativement protégé des turbulences financières mondiales». Le conseil d'administration du FMI, qui appuie la décision des autorités «consistant à maintenir les dépenses publiques à un niveau élevé à court terme pour soutenir la croissance et amortir l'impact de la contraction de l'économie mondiale», se félicite de l'engagement des autorités à préserver la compétitivité et la viabilité à long terme des finances publiques, en contenant les dépenses courantes et en particulier la masse salariale et les subventions. Dans cette optique, le FMI soutient les plans visant à lier les futures hausses de salaires aux gains de productivité et aux résultats de croissance. Par ailleurs, se réjouissant que «les autorités soient prêtes à préciser davantage les priorités du PIP et résolues à contenir les dépenses publiques et à renforcer les recettes hors hydrocarbures», les administrateurs saluent la politique monétaire prudente menée par les autorités, qui a permis, selon eux, «d'absorber l'excédent de liquidité structurel du système bancaire et de garder la maîtrise de l'inflation». Quant à la politique de change conduite par l'Algérie, le FMI considère qu'elle est compatible avec la stabilité externe. Ils souscrivent de ce fait et dans l'ensemble «à l'évaluation des services du FMI, selon laquelle le taux de change est globalement aligné sur les paramètres économiques fondamentaux». Les recommandations du conseil d'administration Si le conseil d'administration du FMI s'est réjoui dans l'ensemble des importantes avancées de l'Algérie au plan économique, avec notamment les différentes réformes engagées jusque-là, qui ont permis une certaine stabilité, ils émettent néanmoins certaines recommandations susceptibles d'assurer à l'économie nationale davantage de garanties. «L'Algérie, estiment les administrateurs, doit encore relever d'importants défis à moyen terme. Des efforts considérables s'imposent pour diversifier l'économie et la rendre moins dépendante des hydrocarbures, améliorer la productivité et le climat des affaires (deux domaines dans lesquels le pays est en retard par rapport à ses partenaires commerciaux) et abaisser le taux de chômage élevé des jeunes». Pour ces derniers, «la poursuite de la mise en œuvre du PIP permettrait d'améliorer les infrastructures, de valoriser les ressources humaines et de faire reculer le chômage». Ils notent aussi que «des déficits budgétaires importants peuvent être couverts à court terme par l'épargne considérable qu'une politique financière prudente a permis d'accumuler ces dernières années». Convaincus de l'efficience des dépenses publiques engagées par l'Etat, les administrateurs considèrent qu'il est nécessaire de continuer à assurer la qualité et l'efficience de ces dépenses, mais aussi «améliorer le recouvrement des impôts hors hydrocarbures, moderniser le processus budgétaire et renforcer la gouvernance des finances publiques». Pour eux, l'Algérie dispose d'une marge de manœuvre «pour abaisser les taux d'intérêt, si nécessaire, afin de soutenir la demande intérieure». Ils considèrent dans le même sillage qu'il faut approfondir les réformes structurelles en vue d'améliorer la compétitivité extérieure qu'ils jugent indispensable. Sur le plan financier, la réforme la réforme du secteur «est essentielle pour améliorer la productivité, diversifier l'économie et étayer la croissance hors hydrocarbures», observent ces mêmes administrateurs. Même si ce secteur «a bien résisté à la crise financière mondiale», il importe, selon le FMI, de poursuivre la mise en œuvre des recommandations du PESF 2008 mis à jour, tout en continuant, en particulier, «à renforcer le contrôle et la réglementation du secteur bancaire, désengager l'Etat du secteur bancaire, améliorer l'environnement opérationnel de l'intermédiation financière et encourager le financement non bancaire», fait-il remarquer.