Je préconise des mesures qui touchent au quotidien du citoyen : la sécurité des villes et des quartiers, la sécurité routière (à améliorer) et la prise en charge (sérieuse) des malades. Ce texte s'adresse au futur président. L'histoire économique de l'Algérie avec ses plans de développement ambitieux, irréalistes et coûteux, dépassant les capacités managériales, structurelles et matérielles du pays, sans impact réel et palpable sur la vie quotidienne du citoyen, nous ont appris une chose : qu'il n'y a pas de miracle économique, et que le mensonge n'a jamais fait de grands pays. La réalité est là, l'Algérien vit dans des conditions qui caractérisent un pays sous-développé. Le développement, la croissance, la création d'emplois exigent du réalisme, des compétences, des méthodes, des institutions de qualité, notamment un service public moderne et performant, de la transparence et des libertés pour garantir une bonne gouvernance. Il est souhaitable Monsieur le futur président de revenir sur terre, d'être réaliste et concret et d'opter pour un modèle de gouvernance qui nous permette de figurer parmi les pays émergents d'ici 2025. Les experts algériens (les économistes, les chefs d'entreprise, Nabni entre autres), les institutions internationales sont tous unanimes : l'approche actuelle du pouvoir est, d'une part, coûteuse en argent et en délais et sans impact réel sur la croissance et le développement, et d'autre part, le pays est confronté à un sérieux problème de gouvernance. Le système est trop centralisé et fonctionne sans transparence et sans le recours à l'expertise, aux compétences du pays internes et externes, ce qui a conduit à l'échec, au mal développement, à l'amplification de la corruption, un mal qui ronge la société algérienne et qui peut la détruire si on ne réagit pas avec détermination. Je pense qu'il est pertinent de hiérarchiser nos difficultés en fonction de leur gravité et leur impact sur le quotidien du citoyen, ce qui m'a poussé à suggérer au futur président une liste d'actions à mener à court, moyen et long terme. A court terme : - Des mesures qui touchent au quotidien du citoyen, des résultats immédiats et peu coûteux, impact important sur la qualité de la vie : - La sécurité des villes et des quartiers. - La sécurité routière (l'Algérie classée parmi les pays où les routes sont les plus meurtrières). - La prise en charge des malades (dans les maternités, il y a un lit pour trois femmes, le calvaire des cancéreux, les soins des dirigeants à l'étranger, pour ne citer que ces trois aberrations, c'est honteux et révoltant). - L'hygiène et la propreté des villes et des lieux publics. - La lutte contre la contrefaçon et l'informel. - La création d'entreprises créatrices de valeurs, de richesses. La démarche consiste à se fixer des objectifs mesurables pour pouvoir les évaluer en toute objectivité et transparence. Dans une première phase, viser des objectifs des pays moyens, en deuxième phase, cibler les niveaux des pays émergents. Par exemple, en matière de santé, il existe des indicateurs mesurables sur les délais et la qualité de la prise en charge des malades (France, Allemagne). Pour la création d'entreprises, lever toutes les contraintes pour atteindre les 1,5 million d'entreprises, rendre l'encadrement et l'accompagnement des primo-investisseurs obligatoires pour créer des entreprises viables, performantes et innovantes. A moyen et long terme : - Des réformes structurelles pour hisser le pays au niveau des pays émergents. - Réformes économiques, industrialisation, création de pôles de compétitivité, favoriser l'investissement pour créer des activités orientées vers les exportations, et d'autres pour réduire les importations. - Réforme du système bancaire, modernisation. - Réforme et modernisation du secteur public : application de la gestion par objectif, introduction de la rationalisation des choix budgétaires... - Réformes du système éducatif, y compris la formation professionnelle, pour répondre aux besoins de l'économie et du développement. - Lutte contre la corruption : indépendance de la cour des comptes, renforcement du rôle des commissaires aux comptes et du contrôle interne. - Ouverture politique pour favoriser l'alternance. En termes chiffrés : réduction des importations, augmentation des exportations. Objectifs ciblés : les exportations de biens et services doivent atteindre 25% du montant total des exportations (revenir au niveau de 1975), taux de croissance de 9% sur plusieurs années. Le choix entre réalisme et populisme s'impose, l'Algérie n'avance pas et recule dans beaucoup de domaines. Des pays qui étaient à un niveau inférieur à celui de l'Algérie et qui n'avaient pas les richesses que possède l'Algérie sont aujourd'hui des pays émergents (Malaisie, Singapour, Chili, Turquie...). Tenant compte des moyens dont dispose le pays, les options stratégiques sont évidentes et confirmées par tous les experts, et pourtant on semble les ignorer, est-ce un problème de mentalités sclérosées (s'inspirant des modèles des années 1970), de manque de compétences ou d'intérêts particuliers ou les trois ensemble ? Seuls l'ouverture politique, la concertation et l'appel aux compétences permettront au pays de dépasser cette situation doublement préjudiciable : il y a dilapidation des richesses et peu de développement. Benbrihoum fodil [email protected] Nom Adresse email