Le champion d'Algérie en titre va mal. L'élimination sans gloire de la LDC et les premières déconvenues en championnat national l'attestent. Ainsi, sur sept matches officiels (cinq en LDC et deux en championnat), l'ESS n'a gagné qu'une seule fois, contre le MCEE (2e journée de LDC), grâce à un coup de pouce de la «chance» Ce bilan est, à la fois, maigre et catastrophique pour le onze sétifien qui a entamé sa préparation le 7 juin dernier. En faisant parler les chiffres, l'Aigle noir a en sept rencontres inscrit 5 buts et en a encaissé 11. Le déficit attaque-défense est palpable. Durant les trois rencontres disputées face à l'USMA, l'Entente a pris 7 buts contre une seule réalisation. Au- delà des statistiques, le spectacle offert par les hommes de Madoui n'augure rien de bon. Ces derniers se sont «distingués» par un manque d'ambition dans le jeu, l'absence de réalisme offensif a frappé les esprits. Avec 0,7 but par match, Ziaya, Benyettou, Belaimeri et les autres sont loin du compte. Il est vrai que ça ne sert à rien d'épiloguer sur les départs de Younès, Djahnit et Gasmi, décidés sur un coup de tête, mais le vide laissé par ce trio se répercute négativement sur l'attaque sétifienne. Celle-ci est trahie par un réalisme et une efficacité qu'on affûte à l'entraînement. Nonchalance Pour on ne sait quelle raison, les Ententistes ont perdu de leur verve. Pour preuve, ils n'ont presque rien montré dans l'animation du jeu, orpheline, après le départ de Djahnit, libéré pour incompatibilité d'humeur avec son ex-coach. La formation sétifienne, qui n'a pas engrangé beaucoup de points, n'a pas, en matière de jeu, réalisé de bonnes choses. Pour l'illustration, les Noir et Blanc qui n'arrivent pas à enchaîner des passes, ne se sont pas créé beaucoup d'occasions durant les sept matches joués. Devant ce départ poussif, les langues se délient : «Il ne faut pas se voiler la face, les derniers résultats sont dus à la nonchalance de tout le monde. Il ne faut pas avoir peur des mots, on ne travaille pas assez. L'organisation de jeu et le volet technico-tactique sont négligés. Au lieu de renforcer l'entrejeu avec des joueurs frais et d'opter pour le 4-5-1 face à l'USMA et à chaque sortie hors de nos bases, le coach a préféré incorporer deux milieux offensifs (Amada et Daghoulou) et titulariser Zerara à court physiquement.» «Avec plus de rigueur tactique, une bonne organisation sur le terrain et un choix judicieux de joueurs, l'équipe qui ne manque pas de potentialités peut facilement rebondir. On doit se remettre au travail et tourner définitivement la page des titres décrochés l'année dernière tant qu'il est temps», ajoutent sous le sceau de l'anonymat des proches du onze sétifien qui piétine. Baouz, un milieu polyvalent capable de descendre en défense, l'autre talon d'Achille de la formation, est inexplicablement forcé de chauffer le banc des remplaçants. PEU CONVAINCANT Manquant d'imagination et d'inspiration, de profondeur et de vitesse, le onze sétifien, dont d'immenses boulevards séparent les trois lignes, inquiète ses supporters. Omniprésents pour aussi bien le meilleur que pour le pire, les inconditionnels, qui savent faire la différence entre le bon grain et l'ivraie, exigent non seulement des comptes, mais aussi des explications et des têtes. D'autant plus que l'équipe ayant perdu 8 cadres à l'intersaison déçoit, tout comme certaines nouvelles recrues, à savoir Khenniche et Benalmri qui commettent beaucoup d'erreurs. Peu convaincant et loin de son niveau, Delhoum, qui ne tient pas comme il se doit son rôle de capitaine, ne rassure pas lui aussi les Ententistes. Se trouvant plus que jamais sur un siège éjectable, le coach en chef, Madoui, n'a pas fait preuve de sa capacité à gérer au mieux les problèmes vécus par son team. Peu convaincant à l'issue de chaque déconvenue, l'entraîneur sétifien, qui a été incapable de développer un état d'esprit et une vraie organisation de jeu, doit au plus vite trouver des solutions, car il est dans l'œil du cyclone. Peu bavard avec une certaine presse, le président-recruteur est impliqué jusqu'au cou dans tout ce qui arrive actuellement au club de l'ESS. Il doit tant, qu'il est temps, créer une nouvelle dynamique. Pour y arriver, il faut non seulement faire son mea-culpa mais remettre beaucoup de choses à leur place, car les clignotants de la maison entente sont au rouge. Kamel Beniaiche