Plus de 76 migrants sont morts noyés jeudi au large de la Libye dans un nouvel épisode de la crise migratoire qui n'a cessé de s'amplifier avec les départs en masse de réfugiés de plusieurs pays pour tenter de rallier l'Europe via la Méditerranée. Les cadavres de 76 migrants ayant fait naufrage jeudi au large de la Libye ont été récupérés et 198 personnes sauvées, a indiqué hier Mohammed Al Masrati, porte-parole du Croissant-Rouge dans un nouveau bilan. M. Al Masrati a précisé qu'il y a toujours des dizaines de disparus dont on ne connaît pas encore le nombre exact. De nombreuses personnes à bord du bateau venaient de pays africains. A Genève, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dit craindre un bilan plus lourd, car 200 personnes seraient encore portées disparues après le naufrage de l'embarcation qui transportait environ 300 personnes et celui d'un autre bateau, dans le même secteur des côtes libyennes. Un des survivants a indiqué hier à des journalistes que ses deux amis et lui-même avaient chacun payé 1600 dollars (environ 1400 euros) pour embarquer sur le bateau secouru jeudi. Sur les 1770 km de côtes libyennes, les départs de migrants n'ont cessé de s'intensifier depuis les événements de 2011, qui ont entraîné les violences et le chaos dans le pays. La Libye n'est située qu'à un peu plus de 300 km de l'île italienne de Lampedusa que des centaines de migrants venus d'Afrique, de Syrie ou d'autres zones de conflit tentent chaque semaine d'atteindre. La Libye est donc devenue, en quelques mois seulement, le principal point de passage de l'Afrique vers l'Europe. Jeudi, les corps de 71 migrants, probablement des réfugiés syriens, ont été extraits d'un camion abandonné sur une autoroute d'Autriche, un nouveau drame macabre. Ces tragédies interviennent au moment où l'Europe, de plus en plus débordée, tente de faire face à l'une des pires crises migratoires depuis des décennies. Les 71 migrants dont les corps ont été retrouvés en Autriche sont probablement des réfugiés originaires de Syrie, a annoncé hier la police autrichienne. «Parmi les 71 personnes, il y avait 59 hommes, 8 femmes et 4 enfants, dont une fillette âgée d'un ou deux ans et 3 garçons de 8, 9 ou 10 ans», a déclaré le porte-parole de la police, Hans Peter Doskozil, lors d'une conférence de presse. Le comptage des victimes a été rendu très difficile par l'état de décomposition avancée des corps, entassés les uns sur les autres. Le bilan est très supérieur à l'estimation initiale de 20 à 50 corps faite après la macabre découverte jeudi matin, dans un poids lourd abandonné sur une bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute A4, dans l'Etat oriental du Burgenland, près de la Hongrie et de la Slovaquie.