Noureddine Bedoui, ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, a exprimé son mécontentement lors d'une réunion de travail avec les autorités locales de la wilaya de Constantine, jeudi dernier. Il a estimé que l'intervention des directions sur le terrain, suite aux inondations meurtrières de lundi dernier, a aété insuffisante en dépit de l'énorme budget octroyé à Constantine. Il a souligné aussi les carences dans la manière de procéder de certains responsables, particulièrement ceux de la direction de l'environnement. La responsable de cette direction, Abla Sellal Belhocine, était absente à cette réunion, ce qui a provoqué la colère de Bedoui qui attendait d'elle des explications. «En tant que responsables et administrateurs, nous sommes incapables et très loin de prendre en charge ce genre de problèmes. Même le nombre des interventions est insuffisant. Il nous faut de nouvelles stratégies pour mener un travail d'anticipation afin d'éviter ces dégâts», a-t-il déclaré. Le ministre a renchéri en instruisant les responsables présents de fournir des rapports détaillés sur les opérations de développement de Constantine, car cette wilaya «a bénéficié de milliards et la concrétisation n'est pas palpable sur terrain». M. Bedoui a rappelé aussi que la nouvelle ville Ali Mendjeli a bénéficié de 60 milliards de dinars seulement pour la mise à niveau des conduites des eaux usées et le raccordement au réseau de distribution d'eau potable. «Des mesures vont être prises ; peu importe qui est le responsable, commune ou direction de l'environnement. Car l'une des causes de ces inondations est la non-réalisation de ce programme. Celui qui ne veut pas assurer ses tâches ne restera pas à son poste plus de 48 heures», a-t-il fulminé. Les fortes pluies de lundi dernier ont fait quatre morts, une trentaine de familles sinistrées et de sérieux dégâts matériels. «Ces intempéries nous ont servi de leçon, car on a pu localiser les points noirs et toutes les défaillances des différentes réalisations dont souffre la ville Ali Mendjeli. Et ce sont les autorités qui doivent en assumer la responsabilité. Des aides seront dégagées par le directeur chargé de la Caisse des activités locales pour prendre en charge les dégâts et les familles sinistrées», a souligné le ministre. Opérations de prévention Il a mis aussi en exergue le manque d'études pointilleuses et de suivi sur terrain des différents projets par les responsables locaux. Notons, à titre d'exemple, la route d'El Baâraouia, dans la commune d'El Khroub, réalisée sur un oued, en entravant son tracé naturel, sans penser à en tracer un autre ! Le ministre de l'Intérieur a précisé que la commune d'El Khroub ne pourra pas supporter la charge de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui abrite actuellement plus de 400 000 habitants. Ce qui oblige les responsables à penser à l'avenir et à des opérations de prévention contre les catastrophes naturelles. Il a affirmé que cette ville a fait l'objet d'un débat sérieux lors du Conseil ministériel tenu dernièrement. Dans les mois à venir il y aura, a-t-il annoncé, des organisations administratives, techniques, de suivi et même des extensions des directions des différents secteurs afin de rapprocher le citoyen de l'administration. «Un groupe de travail a été institué afin de prendre en charge les préoccupations de la population de Ali Mendjeli. Et il va proposer des solutions pour le devenir de la ville. Des délégations aux risques majeurs seront mises en place dans toutes les wilayas, et même à Ali Mendjeli, en coordination avec tous les secteurs, surtout celui des ressources en eau pour la protéger les citoyens de ces inondations», a-t-il précisé. Il n'a pas cessé d'exprimer son inquiétude et d'insister pour accélérer les travaux afin de régler ce problème, qui a coïncidé avec la rentrée scolaire, universitaire et sociale. M. Bedoui a conclu : «Si vous avez besoin du gré à gré pour certains projets, je vous l'accorde ; si vous avez besoin de plus d'argent, on vous donne le double, mais cela se fera seulement si je reçois le point de toutes les situations des projets d'assainissement, de l'environnement et autres. Et que tout soit clôturé, sinon je ne dégage aucun centime.» Notons aussi que le ministre a ordonné de débloquer 700 millions de dinars afin de réhabiliter ce qui a été endommagé.