Deux communes de la wilaya d'Oran, notamment Aïn El Kerma et Ben Fréha ont été identifiées comme étant les deux communes les plus pauvres par la carte de la pauvreté établie en l'an 2000. En effet, le ministère de l'Emploi et de la solidarité nationale rendra public, le 21 septembre prochain, les résultats d'une étude portant sur l'affinement de la carte nationale de la pauvreté. Cette étude, réalisée par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT), avait pour objet de perfectionner la carte de la pauvreté élaborée au cours de l'année 2000 dans la perspective de la tenue, au cours de la même année, de la conférence nationale sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Synthétisés, les résultats de cette étude ont mis l'accent sur un certain nombre de communes de la région Ouest du pays, touchées par le phénomène. Ceci dit, l'étude s'est portée sur 176 communes que la carte de la pauvreté de l'année 2000 avait classées comme étant les plus pauvres. Ces communes, réparties à travers 33 wilayas, totalisent dans leur ensemble une population estimée à 1 561 650 habitants. Pour la région Ouest, les communes les plus pauvres ont été localisées dans six wilayas : Saïda (1), Tiaret (6), Tissemsilt (5), Mostaganem (2), Relizane (4) et Sidi Bel Abbès (1). Selon la même étude, ces communes, au nombre de 19, affichent les indicateurs les plus défavorables dans les domaines objet de l'étude, à savoir l'Education, la Santé, le Logement et le ratio de richesse communale. Indicateurs A l'échelle national, on peut souligner que les progrès accomplis en matière de lutte contre la pauvreté, depuis l'année 2000, en mettant en évidence la baisse notable de l'incidence de la pauvreté (12% en 2000 et 6, 5% en 2004), l'étude a mis l'accent sur la forte demande sociale encore non satisfaite, le chômage endémique, le déficit chronique en logements et la persistance des disparités entre régions et catégories de population. L'étude montre également que l'aspect général que présentent les communes pauvres de la région Ouest est peu avenant. Situées en zones rurales et de taille démographique relativement réduite, ces communes aux ressources financières très faibles, indicateur qui reflète un manque de l'activité économique locale, connaissent des situations particulièrement défavorables en matière de logement et de scolarisation et la taille moyenne des ménages qui y vivent (presque 8 personnes par ménage) est nettement supérieure à la moyenne nationale qui est de 6,57. Le taux d'analphabétisme parmi les chefs de ménage est important et le taux de chômage, au sein des populations, dépasse parfois le taux de 40%. La majorité des personnes occupées a un emploi saisonnier ou précaire. L'un des handicaps majeurs au développement de ces communes est le gel. Elles n'exercent aucune attractivité pour les activités économiques. Cet état de fait pénalise de manière remarquable les populations et rend extrêmement difficile l'accès aux zones d'emploi qui pourraient se trouver dans leur région respective et aux équipements de services. Ces équipements sont le plus souvent situés dans les agglomérations chefs-lieux ou dans les communes environnantes, ce qui accentue davantage l'isolement des populations. La scolarisation des enfants est, dans la plupart des cas, entravée par l'éloignement des infrastructures scolaires.