Au final, c'est bel et bien Oran qui abritera la 19e édition des Jeux méditerranéens en 2021. La nouvelle est tombée, jeudi dernier dans l'après-midi, et s'est aussitôt répandue dans toute la ville. Le vote s'est déroulé lors de l'assemblée générale du Comité international des Jeux Méditerranéens (CIJM), tenue le même jour à Pescara, en Italie Oran, en concurrence avec Sfax pour accueillir les JM-2021, a obtenu 51 voix contre 17 pour la ville tunisienne. Lors de ces assises, Mustapha Berraf (président du COA), Abdelghani Zaalane (wali d'Oran), Noureddine Boukhatem (président de l'APC d'Oran) ont chacun plaidé en faveur du projet oranais. A El Bahia, les observateurs sont unanimes à souligner le grand rôle joué pour Mustapha Berraf pour convaincre les électeurs du Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM). «Il est un fait important, c'est qu'Oran dispose d'installations existantes ou dont les chantiers sont en cours, ce qui n'est pas le cas pour Sfax, qui doit tout réaliser», a souligné récemment le wali d'Oran. Les 51 membres du CIJM étaient sceptiques quant à la capacité de la Tunisie à concrétiser les projets présentés dans le dossier de candidature. Il faut dire aussi qu'Oran a bénéficié de soutiens de plusieurs pays et non des moindres. La candidature d'Oran a eu le soutien de sept Chambres de commerce et d'industrie d'Egypte, de France et d'Italie. Après l'annonce des résultats, même s'il n'y a pas eu de scène de liesse ou de rassemblement dans les rues, les Oranais ont accueilli cette nouvelle dans la joie et la bonne humeur. En vérité, c'est surtout par le biais des réseaux sociaux que les facebookeurs d'Oran ont manifesté leur enthousiasme ; certains se sont complu à changer leur photo de profil par celle de la ville d'Oran. «Je suis Oranais et fier», «Oran, ville des JM-2021. Heureux !», «Trop contente pour ma ville et pour l'Algérie», tels sont, entre autres, les messages qu'on postés sur la Toile. Effectivement, la désignation d'Oran pour abriter cette manifestation sportive de haute volée ne peut être qu'une aubaine pour la ville. El Bahia pourra ainsi s'ouvrir davantage au tourisme et au développement local. Ceci dit, l'heure est à présent au travail, car la capitale de l'Ouest algérien a du pain sur la planche : les habitants doivent propulser Oran au rang de ville méditerranéenne digne de ce nom et doivent en finir, une bonne fois pour toutes, avec cette image qui y prévaut, c'est-à-dire une ville sale et mal entretenue. Il est nécessaire également que les changements soient immédiats et que le cadre de vie s'améliore de façon palpable, qu'Oran puisse vivre la nuit et que partout, dans la ville, les Oranais se sentent en sécurité. Autre défi majeur à relever : la résorption de l'habitat précaire. Oran, comme chacun le sait, est une ville ceinturée de bidonvilles. Aussi, le challenge, pour les autorités locales, est d'en finir avec ce fléau dans les plus brefs délais. Kouider Métaïr, président de l'association Bel Horizon, a déclaré : «C'est une occasion unique qui se présente à Oran. Il faut donc en profiter au maximum et améliorer le cadre de vie de la population. Il faut juste savoir que Barcelone est devenue Barcelone grâce aux Jeux olympiques. Ce genre d'événements peut changer le visage d'une ville. Il faut donc tout concrétiser et lancer des projets structurants et pas uniquement les complexes sportifs, mais tout ce qui a trait au tourisme, à l'environnement, à l'aménagement urbain, etc. On a suffisamment de temps.» Omar, 28 ans, habitant du centre-ville, ajoute : «Oran a bien organisé le GLN16 en 2010. Tout ce que la ville a gagné est l'hôtel Méridien et le Centre des conventions, ce qui n'est certes pas rien... Avec les Jeux méditerranéens, il faut espérer des changements bien plus en profondeur dans la ville, des changements qui déteindront sur la qualité de vie des Oranais.» Omar est visiblement heureux que sa ville ait été choisie. Ces dernières semaines, la société civile ainsi que les autorités locales de la wilaya et le Comité olympique algérien (avec à sa tête Mustapha Berraf) ont mené une campagne, tambour battant, pour séduire les membres du Comité international des Jeux méditerranéens. Dans la soirée de lundi dernier, un célèbre acteur américain a posté un tweet pour apporter son soutien à la candidature d'Oran. Au final, les résultats ont été probants, comme quoi… le travail acharné et la persévérance finissent par payer.