L'athlétisme algérien, qui comptait sur l'or du leader Taoufik Makhloufi dans l'épreuve du 1500 m, n'a pas réalisé l'objectif escompté. Au bout du compte, sur 14 athlètes dont 3 filles, seul Larbi Bouraâda que personne n'attendait a réussi à se placer parmi les 5 meilleurs mondiaux du décathlon. Un tel bilan n'a pas permis à l'Algérie de figurer au classement des médailles, dominé par les Kényans. Douze années après la médaille d'or décrochée par Djabir Guerni Saïd sur 800 m à Paris en 2003, l'Algérie n'arrive plus à se hisser aux Mondiaux d'athlétisme. Au-delà du ratage de Makhloufi, les autres participants n'ont même pas battu leur records personnels, sauf Bouraâda, qui a pulvérisé le record d'Afrique du décathlon, et Abdelmalik Lahoulou (demi-finaliste) qui a soigné son propre record d'Algérie du 400 m haies (47''87). Il est vrai que l'Algérie n'a pas atterri à Pékin pour décrocher des médailles à gogo, mais au moins revenir avec une participation honorable. Après chaque échec, certains vont des prétextes pour justifier la débâcle. Franchement, que pouvions-nous attendre à Pékin sachant que les minima ont été réalisés au forceps et que des athlètes ont été repêchés par l'IAAF ? Ce n'est pas de bon augure à l'approche des JO-2016 et des championnats du monde 2017, prévus à Londres. «Si notre élite ne brille pas dans le concert mondial, c'est parce que tout simplement on n'a pas tiré les enseignements du passé. A Pékin, seul Bouraâda qui a honoré sa participation grâce à la 5e place obtenue parmi les meilleurs du monde. Le jeune Lahoulou n'a pas démérité aussi en atteignant la demi-finale du 400 m haies avec en prime un record d'Algérie. Il faut dorénavant durcir les critères de participation comme font certains pays. La preuve, les minima ne suffisent guère. Il faut privilégier une participation de qualité, au lieu d'engager des athlètes incapables de renouveler leurs minima lors des compétitions internationales. Si les choses resteront à l'état actuel, l'athlétisme algérien risque de ne plus figurer sur la carte mondiale. Il est temps de faire une véritable évaluation et revoir l'organisation à tout point de vue. La préparation méthodologique de l'élite nationale, au sens large du terme, débute à partir des petites catégories. Sur le plan de la prise en charge de l'élite nationale, l'Algérie est mieux lotie par rapport à certaines nations, et ce, grâce aux moyens consentis par le MJS et le COA», nous a confié Ali Hakoumi, ancien DTN de la FAA et entraîneur national du sprint.