L'Algérie a signé, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, un mémorandum d'entente avec l'Institut interrégional des Nations unies de recherche sur la criminalité et la justice (Unicri), en présence de la directrice générale de cet organisme onusien, Cindy J. Smith. Placé sous l'autorité du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ce mémorandum porte sur la mise en place d'un bureau régional Afrique du Nord et Sahel des centres d'excellence pour la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). «Nous avons pu atteindre cet objectif grâce aux efforts combinés et dévoués du gouvernement algérien, de l'UE et des Nations unies», a déclaré Mme Smith en marge de la signature du mémorandum. Elle a également exprimé sa «reconnaissance à l'Algérie pour son soutien continu et son initiative d'abriter le secrétariat régional pour l'Afrique du Nord et le Sahel de ce centre». Le centre régional, dont le siège sera inauguré en décembre prochain à Alger, regroupe six pays de la région : l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Pour l'Algérie, la signature de cet accord constitue «un nouveau jalon sur la voie du renforcement de la sécurité dans la région sahélo-saharienne, notamment par la sécurisation des frontières contre la contrebande des matières sensibles qui a connu, ces dernières années, quelques alertes inquiétantes». Il s'agit surtout de la promotion de la coopération technique internationale entre l'Algérie et cet organe de l'ONU chargé de la recherche sur la criminalité et la prévention du crime, la promotion de la justice pénale, la déradicalisation et les facteurs socioéconomiques des fléaux de la criminalité et de la lutte contre le terrorisme. Cofinancé avec l'Union européenne, le bureau régional des centres d'excellence «opère au sein de la région afin de développer et d'assurer une coopération et une coordination étroites entre les pays partenaires, les donateurs et les organisations internationales». Il faut dire que la création de ce bureau régional intervient dans un moment bien particulier, alors que la région d'Afrique du Nord et du Sahel est sujette à des convulsions multiformes. Une conjonction de facteurs d'instabilité —– terrorisme, narcotrafic, migration, instabilité politique — fait que des pays de la région ont grandement besoin d'une coopération accrue, mais également d'un renforcement de la sécurité aux frontières, notamment pour verrouiller les points de passage de toute sorte de trafic pouvant provoquer des risques majeurs. Le réseau des centres d'excellence CBRN, présent dans 50 pays, engage des recherches, assure des formations ciblées et surtout permet un échange d'informations entre partenaires selon les demandes de chaque Etat. Cet organisme explore également des secteurs spécialisés dans la criminalité, la justice et la gouvernance des questions de sécurité. Ainsi, des pays membres du bureau régional bénéficient des projets et programmes de l'Unicri, ou de conseils pour la planification stratégique sur les différentes questions afin de développer les capacités institutionnelles.