A sa descente de l'avion, Ibrahim Boubacar Keïta, lunettes de soleil sur le nez, est accueilli par Mohamed-Larbi Ould Khelifa, président de l'Assemblée populaire nationale et troisième personnage de l'Etat. «L'objectif du déplacement était de remercier l'Algérie», explique un diplomate. Le président malien, qui «se sent très bien en Algérie», selon un de ses collaborateurs, est venu pour saluer le président Abdelaziz Bouteflika. Ibrahim Boubacar Keïta, né en 1945, serait resté un «révolutionnaire», racontent ses proches, et il apprécie le contact avec les hommes qui ont participé à la libération de leur pays comme Robert Mugabe, le président du Zimbabwe ou le président algérien. Le président malien a décoré Abdelaziz Bouteflika et, pendant leur entretien, le chef de l'Etat algérien a évoqué le parcours de plusieurs de ses amis. «Il fait preuve d'une excellente mémoire», raconte un participant à la rencontre. Au-delà du protocole, cette visite avait un objectif principal : évoquer la mise en application de l'accord de paix malien. Ibrahim Boubacar Keita était accompagné de plusieurs ministres, dont celui des Affaires étrangères, de l'Administration territoriale et de la décentralisation et celui de la Solidarité, de l'action humanitaire et de la reconstruction du Nord, qui ont tous les trois suivi à Alger les négociations de l'Accord de paix, mais également du ministre de la Défense. Face à eux, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, Ahmed Gaïd Salah, Ahmed Ouyahia, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel. L'objectif a-t-il été atteint ? «Cette fois, on a beaucoup réfléchi», affirme un participant, qui explique que la priorité des autorités maliennes est aujourd'hui «la question sécuritaire».