Bruxelles a du mal à organiser la solidarité en direction des réfugiés en provenance du Proche-Orient et de la Corne de l'Afrique. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté hier les 28 membres de l'Union européenne à rester «unis» et à agir «efficacement», prévenant que la crise migratoire qui les divise allait «durer». «Nous sommes face à un événement dramatique» qui «va durer», a prévenu Mme Mogherini à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, au Luxembourg. «Plus tôt on l'acceptera (...), plus tôt on sera en mesure d'y répondre efficacement», a-t-elle ajouté, alors que les Européens affichent leurs divisions sur les réponses à apporter à la pire crise migratoire en Europe depuis 1945, qu'il s'agisse de la clôture controversée érigée par la Hongrie à la frontière serbe, ou des nouvelles propositions de quotas pour répartir les demandeurs d'asile au sein de l'UE. La crise est tellement grave qu'«il faut un Conseil européen» des chefs d'Etat et de gouvernement, a plaidé le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, probablement «début octobre». «Nous ne parlons pas ici d'un afflux d'immigrés économiques, ce sont en majorité des réfugiés que nous avons le devoir d'accueillir», a insisté Mme Mogherini, rappelant que ces dernières semaines, ce sont «surtout des Syriens, des Afghans, des Erythréens» qui sont arrivés en Europe. «L'avenir de l'Europe est en jeu», a-t-elle estimé, jugeant qu'il fallait «en finir avec les accusations mutuelles» et appelant les 28 Etats membres à rester «unis» et à «garder foi en (nos) valeurs humaines». La Commission européenne va proposer, mercredi, une nouvelle série de mesures alors que 366 000 personnes ont gagné l'Europe par la Méditerranée depuis le début de l'année, dont une liste commune de pays sûrs pour faciliter les retours de migrants économiques et une nouvelle répartition au sein de l'UE de 120 000 demandeurs d'asile pour soulager les pays en première ligne. Les chefs de la diplomatie des 28 pays de l'UE se sont réunis vendredi et hier au Luxembourg «en pleine aggravation» de la crise migratoire, la Hongrie finissant par transporter en bus, jusqu'à la frontière autrichienne, des milliers de migrants bloqués depuis plusieurs jours à la gare de Budapest.