A la veille de sa visite en Algérie qui commence aujourd'hui, le président du Sénat français, Gérard Larcher, a longuement insisté sur l'«exceptionnelle» coopération entre la France et l'Algérie, deux pays qui «ont su renouer pour contribuer à la stabilité dans la zone sahélienne». Dans une interview accordée à l'APS, le président du Sénat français — qui sera accompagné par l'ex-sénateur Jean-Pierre Chevènement, un ami de notre pays — attache un intérêt particulier au rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et la «stabilisation» de la région du Sahel. Il est évident que les relations entre Alger et Paris se mesurent aussi et surtout à l'aune d'une coopération étroite dans ce domaine. «Nos deux pays sont confrontés à bien des défis communs, je pense au terrorisme qui fait des victimes partout. C'est parce qu'ils luttent courageusement et avec détermination contre les terroristes qu'ils en constituent aussi la cible», a rappelé Gérard Larcher. «Je pense à la coopération exceptionnelle que nos deux pays ont su nouer pour contribuer à la stabilité dans la zone sahélienne», a-t-il encore précisé. La paix au Mali et l'inextricable crise libyenne sont deux point chauds qui préoccupent l'Algérie et la France. «J'aurais à cœur de remercier les autorités algériennes pour le rôle déterminant qu'elles jouent dans la résolution de la crise malienne et pour essayer de faire émerger des solutions en Libye», a affirmé le président de la Chambre haute du Parlement français. Un sentiment qui traduit toute la complicité des deux pays sur ces deux dossiers. Pour rappel, MM. Larcher et Chevènement avaient conduit une mission d'information du Sénat français sur le Sahel en 2013. Et comme le contexte l'exige, il sera également question de l'épineuse problématique de l'immigration à l'occasion de cette visite, la première depuis celle de Christian Poncelet en 1999. «La question des migrants en Méditerranée ne manquera pas d'être abordée», a indiqué M. Larcher. Cette question n'est pas seulement du ressort des pays européens, elle concerne aussi les pays du sud de la Méditerranée. «Les conflits qui agitent le monde, auxquels s'ajoute la pauvreté de nombreux pays d'Afrique, ont entraîné la grave crise migratoire à laquelle l'Europe doit faire face au premier chef, mais qui n'est pas sans affecter les pays voisins, y compris l'Algérie. Nous devons explorer les moyens de mieux associer l'Algérie à la résolution de cette situation dramatique», a soutenu le président du Sénat. Au chapitre bilatéral, Gérard Larcher se réjouit également de la «dynamique très forte» qui caractérise les relations algéro-françaises : «Notre relation bilatérale connaît effectivement une dynamique d'approfondissement très forte, et je m'en réjouis. Beaucoup a été entrepris pour rapprocher nos deux pays, définir les contours d'un projet ambitieux et construire un partenariat d'exception.» Le président du Sénat français a réitéré, dans ce sens, «la disponibilité» de son pays à accompagner l'Algérie «dans son développement et sa diversification économique, en poursuivant la dynamique de coproduction et d'investissement de long terme».