Les expositions et festivals organisées dans la daïra de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou) en l'honneur des produits du terroir et autres habits traditionnels et qui constituaient lors des toutes premières éditions une attraction particulière en matière de participants et de visiteurs, se sont retrouvées, au mois d'août passé, tristement désertées par le public et parfois même par les autorités, qui étaient presque toutes en congé. Ces auraient-elles perdu de leur intérêt ? Il y a lieu de le croire, car même les citoyens, dans leur propre village, semblaient démobilisés et même absents de la cérémonie. En effet, à l'exception du Festival de Raconte-arts (Iguersafène), qui mobilisait chaque fois beaucoup de monde, dont des étrangers, et de la première édition de la fête de la forge organisée par l'association Sevaa Zzvari (les 7 enclumes) du village Ihitoussène dont le thème sortait du festif et du folklore habituels et constituait une nouveauté pour le public et même pour les autorités qui s'étaient déplacées au village des forgerons, les organisateurs des autres expositions au niveau de la daïra de Bouzeguène n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Les faibles présences publiques dénotent un désintéressement inquiétant. Les exposants se comptaient sur les doigts. L'exemple le plus édifiant nous est venu du village Ihemziane, dans la commune d'Illoula Oumalou, où lors des toutes premières éditions de la fête de la robe kabyle, le nombre d'exposants dépassait la cinquantaine et toutes les ruelles du village étaient occupées. Il nous a fallu, en 2013, plus de deux heures pour terminer la tournée des stands. Les rues étaient bondées de monde durant toute la journée, alors que lors de cette 6e édition de 2015, seule la place centrale du village était quelque peu animée et uniquement à l'ouverture de la fête. Il faut noter un réel désordre dans tous les festivals de la daïra où les organisateurs choisissent, comme bon leur semble, la date de leur fête sans consulter les autres associations alors que les directions de la wilaya et l'APW ne sont au courant que quelques jours seulement avant la date d'ouverture. Ce désordre s'est vérifié avec le lancement, à la même date, le 27 août, et dans la même commune, celle d'Illoula Oumalou, de deux festivals importants, celui de la figue de Lemsela et de la robe kabyle d'Ihamziène, situés à seulement quelques encablures l'un de l'autre. Le maire d'Illoula Oumalou s'est dit quelque peu «désenchanté par la programmation des deux festivals dans la même période», alors que le P/APW intérimaire pense que «la wilaya devrait s'impliquer sérieusement dans le planning des fêtes». En tout cas, une réorganisation s'impose pour redonner un lustre aux festivals de la région.