Cadre naturel avec présence de sources et retour à ces dernières dans le sens figuratif du terme, grâce à la présence du goual Attallah, celui qui ne laisse pas tranquille tous les administrateurs au niveau de la wilaya de Djelfa, celui à qui on a intenté nombre de procès pour ses accusations de tous les maux collés aux dirigeants locaux. « Je suis le Matoub Lounès de Djelfa et je dois déclamer, sinon un nerf peut éclater », déclara ce jeune homme de 36 ans devant un morceau de viande d'agneau bien grillé dans les installations du restaurant du Ruisseau des Singes à 10 km de Blida sur la route du Grand Sud algérien. 7 CD dans le commerce et chaque titre. « Nous ne blâmons pas l'ignorant, nous ne blâmons pas la foule fragile qui se trouve entre le corrupteur et le corrompu mais dénonçons ces hommes instruits qui ont leur esprit brisé et qui se plaignent de ces citoyens venus se renseigner sur leurs dossiers. » Avec la rime chantante propre à la poésie arabe, on ne peut qu'être admiratif. Et que dire de ces islamistes qui, au contact du fauteuil propre à la responsabilité, ont oublié les préceptes mêmes de l'Islam et ont confondu la corruption avec les cadeaux de bienséance ? Ma n'lloumouch el rachi errachi, la multitude qui s'avère sans force et tente malgré elle de solutionner ses problèmes par la grâce de petits présents. L'émission « F'hama » a cessé pour Attallah qui la regrette quelque peu, même si elle n'a pas pris en charge nombre de ses inquiétudes et dont la moindre était le versement du même cachet à tout le monde alors que lui venait de Djelfa et y retournait, laissant deviner toutes les contraintes du voyage et des risques. « Je remercierai toujours M. Sahraoui, producteur de l'émission, qui m'a fait connaître au public. » L'ingratitude des responsables est illustrée par l'accident de la circulation survenu à son ami Guigaâ du côté de Timimoun il y a une vingtaine de jours. Il a été hospitalisé puis évacué vers Oran pour une fracture à la jambe droite ! C'est dur pour lui, qui déjà ne marchait pas, et cette dureté s'accentue avec les conditions de vie sachant qu'il vit toujours comme locataire chez un privé dans une bicoque à Boutrefis en compagnie de nombreux enfants. Une fête familiale se déroulait au Ruisseau des Singes et Attallah demeure toujours sollicité. Son simple regard fait sourire les présents et ses paroles suspendent le mouvement de même les serveurs qui ressentent la culture ancestrale comme un bien qui revient se faire une place devant l'envahissement de nombre d'us et coutumes étrangères aux siennes. Attallah devient un homme, dont la compagnie est très recherchée, du moins celle des humbles.