Chaque wilaya sera dotée au moins d'une unité de chimiothérapie pour une meilleure prise en charge des citoyens, a affirmé jeudi dernier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population, et de la Réforme hospitalière, Amar Tou. 168 centres de chimiothérapie au niveau national seront installés à l'horizon 2009 et viendront s'ajouter aux 17 déjà existants, a indique M. Tou en répondant aux questions orales des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le député de la wilaya de Djelfa a estimé que sa wilaya est la plus exposée au cancer en raison de la présence "de réacteur nucléaire sur son sol". A ce propos, le ministre a estimé qu'il n'y a aucune relation entre la présence de réacteur nucléaire à Djelfa et les cas de cancer qui sont répandus en Algérie et dans d'autres régions du monde.Le Commissariat national de l'énergie nucléaire, en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) contrôlent en permanence la région, a affirmé le ministre. Il a également rappelé les différentes structures sanitaires dont a bénéficié la wilaya dont l'hôpital cubain d'ophtalmologie de dimension nationale et continentale, 7 polycliniques, 90 salles de soins, un centre de protection maternelle et infantile (PMI) et un hôpital d'une capacité de 240 lits. Rappelant la propagation du cancer dans le monde, M. Tou a souligné l'existence de 450 à 480 cas de cancer pour 100000 habitants en Amérique du Nord et de 350 à 380 cas pour 100 000 habitants en Europe, alors que la prévalence en France est de 438 cas pour 100 000 habitants, a précisé le ministre. Par ailleurs, M. Tou a dit que l'Algérie dénombre 93,9 cas pour 100 000 habitants selon une étude réalisée en 2002. Le cancer du sein, du col de l'utérus et du colon et rectum viennent en tête des affections tumorales qui atteignent les femmes. Le cancer des poumons, de la vessie et du colon et rectum sont les types les plus répandus chez les hommes. La prévalence dans la wilaya de Djelfa est de 60 cas pour 100 000 habitants, a précisé le ministre. De son côté, le député de la wilaya d'Illizi a posé le problème de l'éloignement des villes de leur chef-lieu de wilaya, ce qui nécessite le transfert des urgences vers les wilayas avoisinantes (Ouargla). Il s'est également demandé si le projet de construction d'un hôpital psychiatrique dans la wilaya d'Illizi signifie la prévalence de cette maladie dans cette wilaya. A ce propos, M. Tou a noté que la wilaya d'Illizi figure parmi les wilayas qui ont bénéficié d'un grand nombre de médecins spécialistes, estimant cet afflux nécessaire en raison des distances importantes qui séparent les villes notamment pour ce qui est de la ville de Bordj Omar-Driss, objet de l'interrogation exprimée.La gestion de l'hôpital de Bordj Omar-Driss de 60 lits, a souligné le ministre, sera autonome, dans le cadre de la nouvelle carte sanitaire à l'instar de Bordj Badji-Mokhtar et In Guezzam. Quant à l'hôpital de Bordj Badji-Mokhtar, il s'inscrit, a poursuivi le ministre, dans le cadre des 42 hôpitaux du pays à propos desquels le président de la République a donné des instructions, en conseil des ministres, pour leur modernisation en reconsidérant leur capacité d'accueil. En ce qui concerne le projet de construction d'un hôpital psychiatrique, le ministre a indiqué qu'il ne signifie pas une augmentation du nombre de malades dans la wilaya mais qu'il s'agit de prendre en charge les maladies psychiatriques qui ne signifient pas nécessairement la folie. Le projet a également un caractère régional car sa capacité d'accueil passera de 55 malades actuellement à 120 durant les prochaines années.