A lors qu'il s'était limité jusque-là à certaines régions du pays, l'enseignement de tamazight sera généralisé, à terme, dans tous les établissements scolaires du pays. C'est ce qu'a affirmé, jeudi à Oran, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. «Tamazight est actuellement enseigné dans 21 wilayas du pays contre 11 l'année scolaire précédente. Nous souhaitons que, progressivement, cette langue soit enseignée dans toutes les wilayas et, à terme, au niveau de tous les établissements scolaires du pays», a déclaré la ministre. Lors de l'inauguration d'une nouvelle école primaire à Haï El Yasmine, commune de Bir El Djir, à l'est d'Oran, Mme Benghebrit a souligné, à l'adresse des enseignants et des cadres de l'éducation de la wilaya et ceux du ministère, que «la langue amazighe est partie intégrante du patrimoine du pays», ajoutant que l'enseignement de tamazight doit être généralisé sur tout le territoire national. «Avec les nouvelles promotions de professeurs de la langue, tamazight sera enseigné dans tous les établissements scolaires et ne sera pas seulement le choix des parents d'élèves parlant cette langue, comme c'est le cas aujourd'hui», a-t-elle soutenu. La ministre a déclaré par ailleurs : «A l'école, tamazight est une matière comme les autres. Les notes obtenues par l'élève seront prises en compte dans le calcul de la moyenne.» Depuis son arrivée à la tête de l'Education nationale, elle a fait de l'enseignement de tamazight une de ses priorités. Cela s'est soldé par l'introduction de l'enseignement de cette langue dans au moins 21 wilayas jusque-là. Une œuvre qui va se poursuivre surtout que sur le plan des ressources humaines, cette matière est bien dotée avec des milliers d'enseignants qui sortent des universités chaque année. Tamazight dans 21 wilayas L'enseignement de tamazight semble connaître ainsi une nouvelle impulsion après une période marquée par un désintérêt officiel qui n'a pas été sans conséquence sur le terrain. Réduite à une matière facultative à la prise en charge aléatoire, cette langue a vu reculer l'engouement qui a caractérisé les premières années de son introduction à l'école, y compris dans les régions qui en ont porté la revendication. La persistance des polémiques et des débats non tranchés sur les standards d'enseignement a fait le reste. Mme Benghebrit délivre ainsi le message que son département est bien engagé à agir dans le sens d'une prise en charge réelle de la promotion de la langue amazighe en tant que «partie intégrante du patrimoine du pays», en lui réservant une part de droit à l'école. Ce qui pourrait préparer le terrain à une prochaine officialisation comme souhaité par de nombreuses générations de militants de la cause.