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Education nationale : L'Ecole algérienne et la méthode globale
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Publié dans El Watan le 15 - 09 - 2015

Je ne comprends vraiment pas pourquoi, pour essayer de trouver une issue aux déboires de l'Ecole algérienne, on focalise le problème, ces derniers temps, sur l'origine juive de Madame la ministre.
Comme si elle était la seule Algérienne dans ce cas. Je ne sais pas si les gens qui s'obstinent à s'acharner sur le sujet le savent ou feignent de ne pas le savoir, mais que cela déplaise à certains, 30% de la population algérienne ont des origines juives. Un simple calcul arithmétique donne, sur 40 millions que nous sommes, 13 millions d'Algériens ont des origines juives.
Quand le Roi d'Espagne, en 1492, avait chassé les juifs d'Espagne, ces derniers avaient traversé la Méditerranée pour se retrouver au maghreb. Le Maroc avait été, alors, la première halte, où beaucoup ont pu trouver refuge. Encore, nombre d'entre eux s'étaient aventurés plus loin. Dans la région de Tlemcen, on en compte pas mal. L'Oranie aussi. Les régions de Médéa et M'sila y sont presque totalement juives. Cela est très connu. Alger, en tant que port de commerce, n'y avait pas échappé non plus. Blida, Jijel, Mila aussi. Constantine en avait été le bastion.
El Oued, Oued Souf et même Ghardaïa n'en avaient pas été des moindres. Ils sont partout, gèrent tous les commerces (leur spécialité), ils ont apporté leur savoir-faire, leur couture, leur cuisine, leur musique et j'en passe. Ils sont nos voisins, nos collègues de travail, nos amis, ils prient avec nous dans nos mosquées. Quand notre imam national avait dit qu'il n'était pas contre que des synagogues soient construites, je m'étais dit que depuis 1962 le pouvoir avait enfin placé l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Il m'avait été donné de discuter longuement avec lui il y a de cela des décennies, du temps où il animait sur la Chaîne III l'émission «L'Islam en question».
J'avais pu apprécier en lui la valeur de ses connaissances et surtout de l'homme qu'il était. Beaucoup de ces juifs ont vaillamment participé à la guerre de Libération et ont laissé leur nom. Quand je lis dans l'un de mes livres les noms des familles juives d'Algérie il y a vraiment de quoi rester perplexe. Mais, revenons à notre sujet principal qu'est aujourd'hui l'Ecole algérienne. Le problème de l'école algérienne réside en fin de compte dans la méthode utilisée. Certains responsables de l'Education qui se sentent investis d'une mission, ou qui alors veulent s'octroyer une importance emploient des termes, à mon sens, dont ils ignorent la signification.
Ils parlent de réformes de l'école.
Des réformes menées depuis des décennies en dehors tout bon sens. On réforme quelque chose de bien, mais qui, à la longue, a donné des insuffisances. On réforme pour apporter des correctifs. Dans le cas de l'Ecole algérienne, on ne peut parler de réforme, mais à mon sens de refondation. Par déformation professionnelle, je dirais qu'il faut impérativement retirer les anciennes fondations pour en construire de nouvelles, plus appropriées, mieux adaptées à la population scolaire algérienne (à l'enfant algérien).
Personne, depuis 1962, n'a osé aborder le sujet, parce que quelqu'un d'important à l'époque avait dit : «L'école se sera ça !» Cette mentalité persiste encore de nos jours. Le ministre a dit ; le directeur a dit. Qui va oser aller à l'encontre du chef, enfreindre les dires du chef ? Les débats sont orientés d'avance, mais jamais dans la bonne direction, au point où certains directeurs censés organiser ces débats ne sont pas au courant de la marche à suivre. Ils attendent les ordres des responsables du niveau supérieur. D'où la crainte des enseignants des représailles de leurs chefs s'ils venaient à prendre la moindre initiative personnelle.
A l'Education nationale, on en est encore à essayer de dégager les remèdes appropriés. Avec eux, l'Ecole restera encore et pour longtemps un terrain d'expérimentation, un laboratoire en somme. Notre Ecole est gérée par des bureaucrates, et l'algérie est prisonnière de son système scolaire. Entre-temps, la baisse du niveau scolaire est plus qu'inquiétante, avec un taux de plus en plus élevé d'échecs scolaires. L'Ecole est liée à une méthode qui deviendra dans un proche futur une difficulté majeure pour l'Algérie.
La méthode choisie
Après l'indépendance, pour l'enseignement la méthode choisie a été la méthode globale. Une méthode excellente qui avait été mise sur pied, en France, du temps de Charlemagne (le fondateur de l'école publique), en 750, vers la fin du VIIIe siècle. Néanmoins, la méthode globale reste critiquable au regard du socle commun de connaissances et de compétences qui, dixit sa définition : «construire l'ensemble des connaissances, compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d'individu et de futur citoyen».
La méthode globale a permis aux enfants doués d'avancer très rapidement ; quant à la plus grande partie, c'est l'échec assuré. La méthode globale ne pardonne pas aux élèves moyens, encore moins aux plus faibles. Voilà pourquoi la méthode globale avait été abandonnée depuis.
Dans l'état où se trouvent les choses actuellement, un grand nombre d'enfants quittent le collège sans avoir acquis la maîtrise des mécanismes des codes oral et écrit. La lecture au collège, voire au lycée, l'élève ne sait pas lire ; pire, il ne comprend pas ce qu'il
lit ; il déchiffre beaucoup plus qu'il ne lit. En écriture, il n'écrit pas, il dessine. Avant, on disait que l'écriture était la science des ânes. Aujourd'hui, je souhaite vivement qu'il y ait beaucoup plus d'ânes chez nous.
M. Benbouzid, avec plus de 20 années de règne, qu'a-t-il fait avec ses conseillers, des conseillers qui sont toujours en place et qui conseillent toujours ? Ma démarche aujourd'hui n'est pas de faire le procès de M. Benbouzid ou de le culpabiliser de quoi que ce soit, mais d'argumenter mon article. Mais je peux assurer que ni M. Benbouzid ni un quelconque autre ministre avant lui, ou après lui, ne pouvait et ne pourra réussir dans son entreprise en appliquant la méthode globale. Quelqu'un disait : «Avant de monter en haut de l'escalier, il faut déjà monter les premières marches». C'est ça le handicap de l'enfant algérien.
La méthode globale, comme son nom l'indique, consiste à faire apprendre à l'élève une phrase : «Ali va à l'école», par fixation, sans connaître les lettres de l'alphabet. L'apprentissage des lettres viendra plus tard. Contrairement à la méthode synthétique qui, elle, consiste à faire apprendre à l'élève les lettres de l'alphabet, puis à faire des compositions entre elles pour la formation des mots, puis des phrases.
La lettre V et la lettre E donnent VE, la lettre L et la lettre O donnent LO.
Si l'on assemble les deux groupes de lettres nous obtenons le mot VELO. Et ainsi de suite. Avec la méthode synthétique, tout parent peut suivre son enfant à la maison dans une ambiance familiale. La méthode globale effraye les parents et leur fait craindre de s'aventurer, de peur de ne pas bien faire, de ne pas être à la hauteur.
Les très mauvais résultats obtenus aux différents examens, à tous les paliers (primaire, moyen, secondaire, universitaire) ont leur origine du primaire. Cette année, pendant qu'en France (puisque c'est encore ce pays que l'on prend comme exemple) le nombre de réussites au bac est de 95,1% ; chez nous, nous en sommes à peine aux alentours de 50% ; avec des sujets très succincts. La ministre a appelé ses collaborateurs à détecter toutes les causes des résultats en deçà des attentes. Voici la principale, Madame : Avec la méthode globale, l'enfant algérien arrive en fin de première année sans avoir acquis les connaissances nécessaires. Il passe en deuxième année, puis en troisième année (fin du 1er palier).
En quatrième année, début du deuxième palier, les enseignants sont plus professionnels, se rendent compte que l'enfant est nul et vide. Que faire ? Le retourner en 1re année ? Mais c'est toute la classe qui est faible et qu'il faut retourner en 1re année. Alors on fait avancer. Arrivé à l'université, après un séjour passé, l'Etat fait une distribution généreuse de diplômes en grand nombre sans la moindre compétence. En persistant dans cette voie, les «responsables» ont pris une sérieuse hypothèque sur l'avenir et le devenir de l'Algérie.
Encore une fois, certains qui veulent se donner un genre utilisent des mots comme : «Année blanche», sans se soucier des conséquences d'une telle assertion. Je mets au défi quiconque, quel que soit son niveau de responsabilité, de décréter une année blanche, que ce soit dans le primaire, le moyen, le secondaire ou à l'université. Pour de pareilles décisions, il est impératif, d'abord, d'avoir les moyens de sa politique. Je suis architecte de profession, je sais de quoi je parle.
Quand j'étais enfant (en France), j'entendais dire que la France avait construit des écoles en Algérie. Oui, c'est vrai, mais elle l'a fait dans les agglomérations où vivaient des Français. Je peux témoigner aujourd'hui que depuis l'indépendance l'Algérie a construit un empire scolaire pour ce qui est des bâtiments ; mais l'école ce n'est pas seulement les salles de classe, il y a aussi tout le reste. L'Algérie n'existe même pas dans le classement PISA de l'ONU (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).
En guise d'ouverture de session, le rapport PISA confirme la nécessité d'élever le niveau culturel de l'ensemble de la population algérienne, car cet effet de masse a un impact positif en termes de compétitivité. Et ce n'est certainement pas avec les feuilletons bidon des télés qu'on y parviendra un jour et tant qu'il n'y aura pas de télé éducative. Dans la presse, ces temps-ci, il est rapporté «que Madame la ministre est déterminée à continuer son projet concernant l'amélioration de la qualité de l'enseignement, convaincue d'être capable d'atteindre des résultats meilleurs». Je vous souhaite bonne chance, madame !
A l'adresse de madame la ministre, je dirais : «Je vous mets au défi, Madame, de pouvoir atteindre un quelconque résultat, même partiellement positif, en persistant à appliquer la méthode globale. Je ne suis pas un spécialiste des programmes scolaires, mais en tant qu'enseignant universitaire, je dirais ceci : quand on donne trente (30) minutes par jour à un enseignant du 1er palier pour donner un cours de calcul à une classe de 50 à 55 élèves dont l'âge ne dépasse guère 7 ans, c'est vraiment illusoire d'espérer s'attendre à un succès.
Madame la ministre, il est plus qu'impératif de revenir à la méthode synthétique, un retour qui pourrait se faire au plus tôt, en commençant par le 1er palier, les autres viendront plus tard. Et si l'on arrive à asseoir cette méthode pour les autres cycles, dans 2 à 3 années quelle belle réussite ça sera. Si vos prérogatives vous le permettent Madame, tout est à votre honneur. Sinon, Monsieur le président de la République a le devoir, je dirais même l'obligation, de légiférer s'il ne veut pas hypothéquer toutes les chances de notre pays dans un proche futur.


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