Les déceptions se succèdent dans l'athlétisme algérien. Lors des 11es Jeux africains, qui se sont achevés il y a deux jours à Brazzaville (Congo), on s'attendait à une meilleure prestation des athlètes algériens, mais sur les 20 sélectionnés, seuls Abdelmalik Lahoulou (400 m haies) et Hichem Cherabi (perche) ont réussi à décrocher la médaille d'or. Pourtant Lahoulou et Cherabi n'ont pas «consommé» le budget de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). Tout comme Keddar Salim (3e sur le 1500 m) qui n'a bénéficié d'aucun moyen. Même son coach n'a pas fait le voyage au Congo (eh oui !). Les autres représentants se sont contentés de l'argent (3) et du bronze (3), soit au total 8 médailles. Un bilan loin des autres disciplines qui ont brillé. Il faut le préciser, au Congo ce ne sont pas les meilleurs Africains qui ont participé, sinon on aurait obtenu moins de médailles. Encore une fois, ce sont les athlètes des épreuves techniques (haies, perche, longueur) qui ont contribué à la moisson des médailles algériennes. Dans ces disciplines, l'Algérie avait toujours eu son mot à dire dans les compétitions africaines. Incontestablement, la meilleure médaille est celle de Lahoulou qui a confirmé son talent en ramenant son record d'Algérie à 48''67. Un temps de pointure mondiale qui vaut plus qu'une place au podium. A part lui, aucun Algérien n'est parvenu à améliorer son record personnel. Autant dire que les sélectionnés étaient essoufflés pour avoir fait «l'effort» dans la réalisation des minima. Sans plus. Le champion olympique algérien du 1500 m, Taoufik Makhloufi, qui s'est vu favori et intouchable avant les Jeux africains, a été battu en finale du 800 m par le Botswanais Nijel Amos. Dans une finale où le leader mondial du 800 m, le Kenyan David Rudischa n'était pas présent. L'enchaînement des compétitions (800 m et 1500 m) explique fort la déroute de Makhloufi, chef de file de la délégation algérienne. Ce n'est pas tout. Tout le monde était en droit de se poser la question pourquoi Makhloufi champion olympique du 1500 m et 4e de la finale de la même épreuve des récents Mondiaux de Pékin ne s'est pas aligné dans sa spécialité de prédilection ? Une erreur qui a privé Makhloufi d'assurer une médaille d'or. Après avoir obtenu la 2e place, Makhloufi a reconnu la valeur du jeune Nijel Amos (21 ans). Le Bostwanais, qui était depuis longtemps présent à Brazzaville, a bien préparé les JA. Toute la différence est là. Et il ne faut pas se cacher derrière les faux arguments qu'on entend après chaque déconvenue.