Une certaine agitation s'est emparée de la scène politique. Issad Rebrab attaque Abdessalem Bouchouareb qui lui répond violemment. L'industriel reprend l'offensive en mettant le ministre de l'Industrie au défi d'un face-à-face public. Après un long silence sur la question, Abdelaziz Bouteflika remet Madani Mezrag à sa place pendant que Sid-Ahmed Ghozali annonce un effondrement général. Sans oublier le général Benhadid qui tire à bout portant sur l'entourage présidentiel en traitant le frère Saïd de malade mental, et Ali Haddad, bien que n'ayant pas été visé, qui envisage de porter plainte contre le général au nom de ses nouveaux amis. Pour couronner le tout, Amar Ghoul demande à tout le monde de parler en arabe, Benghebrit de parler en toutes les langues et Daho Ould Kablia de ne rien dire. On en serait presque à demander le retour du général Toufik pour remettre un peu de discipline dans les rangs, sauf que ces joutes orales sont le signe d'une activité politique retrouvée et de libération de la parole. Il faut juste noter que le plus bavard de tous, à savoir Saadani, ne dit plus rien, lui qui avait demandé au général Toufik de démissionner, ce qu'il a d'ailleurs fait et sans rien dire. Bref, dans un pays où les hommes politiques marchent de profil et parlent derrière les dos, l'idée de face-à-face télévisés dans la grande tradition démocratique serait la bienvenue. On pourrait ainsi imaginer un débat Rebrab contre Bouchouareb, Madani Mezrag-général Tartag, Haddad-Ghozali, le général Benhadid contre Saïd Bouteflika et Biyouna contre Imane Feraoun. On pourrait ajouter un autre face-à-face, qui réjouirait l'opinion, entre le général Toufik et le président Bouteflika. Deux hommes qui ne peuvent pas parler, l'un à cause de sa fonction, l'autre à cause de sa santé. Un débat étrange et muet, deux puissants qui se regardent et se font des signes. Qu'aucun sourd-muet ne comprendra.