L'université des Frères Mentouri de Constantine vient de franchir un pas décisif dans son processus de modernisation. Elle est l'une des premières universités algériennes à se lancer dans le domaine du e-learning. En effet, suite à la massification de l'enseignement supérieur, l'enseignement à distance se pose comme solution complémentaire à celui en présentiel et cela pour permettre plus de flexibilité aux étudiants. Selon le vice-rectorat, «c'est dans le cadre de ses partenariats euroméditerranéens que l'université des Frères Mentouri s'est dotée d'un laboratoire de travaux pratiques à distance (e-lab), permettant aux étudiants d'effectuer des travaux pratiques librement, à partir d'un terminal de leur choix». Pour ce faire, il suffit aux étudiants intéressés de se programmer sur la plateforme installée dans ce sens. Ce dispositif, un autre chaînon dans la modernisation de l'enseignement supérieur des sciences et des technologies et la professionnalisation des cursus universitaires, s'inscrit dans le projet Tempus e-Science (Réseau maghrébin de laboratoires à distance) coordonné par l'université Bordeaux 1. Son exécution a permis d'essaimer trois e-labs, l'un en Algérie (université de Constantine) et les deux autres au Maroc (université de Settat) et en Tunisie (université de Sfax). Ce qui a ouvert aux étudiants des universités partenaires l'accès à des travaux pratiques à distance. En ce qui concerne l'université des Frères Mentouri, les étudiants du département d'électronique ont expérimenté pour la première fois trois travaux pratiques (TP) à distance pour trois unités d'enseignement en licence (L3), mastère 1 et mastère 2. Ils semblent très satisfaits de cette méthode d'enseignement des travaux pratiques, qui leur offre beaucoup de flexibilité, selon la même source, car le TP a lieu à l'heure qu'ils choisissent. Ils peuvent le faire soit dans une salle équipée de matériel informatique mise à leur disposition, soit à partir de chez eux, s'ils disposent d'un ordinateur personnel. Les travaux pratiques ne sont pas virtuels mais réels. La manipulation du matériel se fait aussi à distance. A court terme, d'autres TP seront développés pour les autres disciplines des sciences de l'ingénieur. «Cette forme d'organisation de l'enseignement, en particulier celui des TP, peut résoudre le problème du nombre important d'étudiants et renforcer les aspects pratiques et le savoir-faire de l'apprenant», selon le vice-rectorat. Le réseau tempus e-science «Dans un contexte de forte demande de formation des pays du Sud au profit des techniciens supérieurs et des ingénieurs, le projet e-Science (réseau maghrébin de laboratoires à distance), retenu pour un financement par la Commission européenne, apportera une réponse dans le champ de l'ingénierie. Le projet s'appuiera sur l'e-learning, complémentaire du traditionnel ‘présentiel', en intégrant les travaux pratiques à distance et permettra de former un grand nombre d'étudiants en leur permettant d'accéder à des travaux pratiques à distance», peut-on lire sur le site électronique du Réseau maghrébin des laboratoires à distance. Le projet e-Science est coordonné par l'université Bordeaux 1 et associe 16 partenaires universitaires et industriels des pays maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie) et Européens (France, Grèce, Autriche et Roumanie). Parmi ces objectifs, la formation des personnels pour former ces e-labs. Deux enseignants de l'université de Constantine ont déjà été formés en Autriche. L'une des finalités de ce projet est de mettre en réseau ces e-labs pour un partage efficace des ressources matérielles et aussi d'impulser des ressources pédagogiques actualisées et de mettre en ligne 15 unités d'enseignement (UE) instaurées par les partenaires et enfin implanter une plateforme LMS (Learning Management System) qui hébergera les ressources pédagogiques (cours, TD, tests autocorrectifs et lien avec les e-labs) créées par le consortium. Toutes les ressources pédagogiques concernant les 15 UE seront regroupées dans un livre de trois tomes. A préciser que ce livre a été édité par l'Office national des publications universitaires à Constantine. La pérennité de ce travail et son impact passeront par la diffusion de l'ensemble de ces cursus au niveau national, par les universités virtuelles et au niveau inernational par l'organisation de conférences et de workshops. D'où le partenariat avec plusieurs universités, dont celle de Constantine.