Ni le versement des salaires impayés des travailleurs ni les tentatives de la direction de l'UGTA de relancer les négociations avec les SGP n'ont réussi à calmer les esprits des mécanos. Au contraire, la Fédération des industries mécaniques et électroniques de la centrale syndicale, en désespoir suite à l'entêtement de son vis-à-vis, semble déterminée à recourir aux protestations de rue pour décrocher l'augmentation salariale voulue. En effet, ladite fédération, forte de près de 70 000 travailleurs, organisera aujourd'hui un rassemblement devant le siège de la SGP à Hydra, Alger. « C'est une action de protestation pour tenter d'arracher notre revendication. Jusqu'à aujourd'hui (hier, ndlr), le processus des négociations est bloqué. Chacun campe sur ses positions », nous a déclaré, hier, M. Kordjani, premier responsable de la Fédération des industries mécanique et électronique. La décision d'organiser cette action a été, rappelons-le, prise, le 12 septembre, après l'échec du dernier round des négociations relatives aux conventions collectives des branches entre cette fédération et la tutelle. Les deux parties butent depuis le mois de juillet dernier, date du début des pourparlers sur les conventions de branches, sur la question d'augmentation des salaires. Face à la demande de la fédération d'augmenter de 40% les salaires des travailleurs du secteur, la SGP n'a proposé qu'une majoration de 5 à 10% pour les entreprises déstructurées et 15% pour celles jouissant d'une bonne santé financière. Une proposition rejetée par les responsables de cette fédération. « Le dossier est maintenant entre les mains des responsables de l'UGTA », a ajouté M. Kordjani. L'espoir affiché, lundi dernier, par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, à l'issue de sa réunion avec le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, quant à la possibilité de conclure un accord entre la fédération des mécanos et la SGP avant la fin de la semaine, s'apparente beaucoup plus à une illusion. « Je suis convaincu que d'ici la fin de la semaine, les deux parties trouveront un consensus », avait affirmé Tayeb Louh. Depuis, il n'en fut rien. Les négociations n'ont pas repris et aucune solution ne se profile à l'horizon. « Chacun assumera ses responsabilités » a lancé encore M. Kordjani. Toutefois, du côté de la direction de l'UGTA, on se montre plutôt optimiste. Pour Rachid Aït Ali, chargé de communication à l'UGTA, « tant que les portes du dialogue demeurent ouvertes, il y a un espoir de trouver un terrain d'entente ». Cela avant de recourir à la solution extrême, en l'occurrence l'arbitrage du gouvernement. Une éventualité que la centrale syndicale veut éviter coûte que coûte, en concluant un accord à l'amiable. D'où la décision prise par Tayeb Louh et Sidi Saïd de proroger le délai des négociations. Le blocage enregistré dans les négociations autour des conventions de branches qui concernent également d'autre secteurs, tels que les hydrocarbures et les BTHP, a retardé la tenue de la mini-tripartite devant réunir le ministre des Participations et la Promotion des investissements, le secrétaire général de l'UGTA et les SGP pour finaliser les dossiers à soumettre à la prochaine tripartite.