Sept ans après la fameuse émission erronée parue, le 16 avril 2008, à l'occasion de la Journée du savoir, le service philatélique d'Algérie Poste a finalement réhabilité l'homme de lettres Abdelhamid Benhadouga, dont le portrait figure sur un timbre-poste d'une série de quatre timbres émise le 21 septembre dernier. Les trois autres figurines ont été consacrées à Mouloud Feraoun, M'hamed Issiakhem et Ismaïl Samsom. Cette émission met fin à une longue histoire, dont les faits remontent au 16 avril 2008 où Algérie Poste avait décidé l'émission de quatre timbres en hommage à quatre hommes de lettres. Il s'agissait de Kateb Yacine (1929-1989), Malek Bennabi (1905-1973), Ahmed-Redha Houhou (1911-1956) et Abdelhamid Benhadouga (1925-1996). Toutefois, le jour de l'émission, des philatélistes avaient fait une surprenante découverte. Le dessin de Benhadouga ne correspondait pas avec le portrait de l'auteur du Vent du Sud, mais c'était celui de Mohamed Dib, dans une posture que l'on retrouve dans l'une de ses photos. L'émission avait fait un scandale dans la presse à l'époque. Une bourde qui avait provoqué une douche froide à Algérie Poste. Le 27 avril 2008, Anis Benhadouga, fils de l'écrivain, lance un appel officiel à Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication de l'époque, pour le retrait du timbre, qualifiant cette erreur de crime d'ignorance. Le timbre a été retiré, mais continuait d'être vendu dans les recettes de certaines wilayas, faisant le bonheur de collectionneurs. Sept ans après, le dessinateur du timbre de 2008, Kamareddine Krim, qui avait reconnu avoir été induit en erreur par une photo prise sur internet, avant de présenter des excuses à la famille de l'auteur, a dessiné le «vrai» timbre de Benhadouga. Cette injustice aurait pu être réparée à temps par l'émission d'un nouveau timbre pour réhabiliter un homme de lettres, qui ne méritait pas cette ignorance à l'occasion de la Journée du savoir. Mais l'ignorance des anciens responsables d'Algérie Poste a fini par s'imposer.