Le succès que connaît le dispositif Ansej auprès des jeunes est atténué par les hésitations des banques. Seul un projet sur trois est agréé par les institutions financières. Les deux autres sont rejetés en dépit des attestations d'éligibilité délivrées par l'Ansej. L'antenne de Tizi Ouzou de l'agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes a établi son bilan d'activité depuis le lancement du dispositif en 1998, jusqu'à août 2006. 17 885 dossiers au total ont été déposés par les jeunes. 16 358 projets ont été agréés par l'agence, soit un taux d'éligibilité de plus de 90%. Ces dossiers retenus promettent de créer 40 584 postes d'emploi. Les cinq banques publiques conventionnées avec l'Ansej ont délivré jusqu'au mois dernier 5719 accords de crédits. 5049 micro-entreprises ont été créées, après affectation du financement de l'Ansej. Au total, ce sont 13 337 emplois qui ont été créés. Les chiffres sont satisfaisants en comparaison à la moyenne nationale, mais les banques sont vivement sollicitées pour lâcher du lest et améliorer le taux de concrétisation des projets. M. Lamouri, le directeur de l'antenne régionale de l'Ansej souhaite que les accords bancaires atteignent au moins les 50% des demandes déposées par les jeunes. « Nous sollicitons les banques à ouvrir davantage le financement au profit des jeunes. Le dispositif lancé par les pouvoirs publics représente un vecteur important pour le développement local et l'encouragement de l'initiative des jeunes », dit notre interlocuteur. L'Ansej, de son côté, a mis un frein à certains créneaux d'investissement, jugés saturés, notamment les transports. Des qualifications professionnelles sont en outre exigées pour le lancement de microentreprises dans le secteur de l'informatique, de l'électronique et du BTPH. Le diplôme de technicien supérieur est exigé. Les conditions d'accès à l'aide publique ont été allégées, comme la prise en charge par l'Ansej de 50 % des intérêts bancaires et l'augmentation du seuil d'investissement, porté de 4 à 10 millions de dinars. A noter que l'apport du promoteur est de 5 % du coût d'investissement (pour les projets de moins de 2 MDA), 25 % sont apportés par le fonds de soutien à l'emploi des jeunes, 70 % du coût global relèvent de la banque. La possibilité d'extension des microentreprises en activité, une mesure apportée par le réaménagement du dispositif, a intéressé une soixantaine d'unités. 53 demandes ont été avalisées et 20 ont reçu les financements requis. S'agissant du taux d'échec enregistré dans la réalisation des projets, il est autour de 8%, nous a-t-on indiqué. Comme perspectives à court terme, l'Ansej prévoit de mettre en œuvre un programme d' « externalisation des activités du service public », par le biais de conventions avec notamment les collectivités locales. Les jeunes entrepreneurs pourront prendre en charge certaines activités comme la voirie dans les communes. Des sorties sur le terrain sont programmées dans les chefs-lieux des communes pour vulgariser le dispositif de soutien à l'emploi des jeunes.