La tentative d'assassinat, à Sousse, de Ridha Charfeddine, membre de l'Assemblée des représentants du peuple pour Nidaa Tounes et président de l'Etoile sportive du Sahel, a remis au premier plan la question de la lutte contre le terrorisme en Tunisie. Au-delà des détails de l'opération, la question reste posée quant aux moyens à mettre au service des forces sécuritaires et de l'armée, afin d'endiguer ce fléau. En plus, comme l'a dit Ridha Charfeddine lui-même : «Je vais désormais vivre autrement depuis ce jour.» Les Tunisiens ne s'adaptent pas encore à cet environnement de lutte contre le terrorisme. «A voir la disposition des policiers devant les édifices officiels et les commissariats, il est clair que la culture de prévention antiterroriste n'existe pas encore sous nos cieux», remarque Samir Taïeb, secrétaire général du parti Al Massar. Partant des précisions de Walid Louguini, chargé de communication au ministère de l'Intérieur, qui a indiqué que la voiture des assaillants n'avait pas de plaque d'immatriculation et que celle de Charfeddine a été touchée neuf fois, sur les 29 étuis retrouvés, l'expert sécuritaire Ali Zermedini tire trois conclusions. D'abord, la situation sécuritaire est encore fragile en Tunisie. Ensuite, le tireur est un amateur (heureusement !), il a tiré 29 coups. Neuf tirs ont touché le véhicule ciblé (deux sur la vitre arrière, trois dans la porte du conducteur, deux sur l'avant de la voiture et deux sur le pare-brise). Enfin, les Tunisiens ne s'adaptent pas encore aux normes de prévention antiterroriste. La question du Congrès national contre le terrorisme est plus que jamais posée.