La charge des troubles mentaux continue de croître et d'avoir une forte incidence sur la santé ainsi que des conséquences majeures sur le plan social, économique et des droits de l'homme dans tous les pays du monde alerte l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Parmi les troubles mentaux figurent la dépression, les troubles affectifs bipolaires, la schizophrénie et autres psychoses, la démence, la déficience intellectuelle et les troubles du développement, y compris l'autisme. La prévention de certains troubles, comme la dépression est possible précisent des spécialistes, car il existe des stratégies efficaces. «Dignité en santé mentale» est le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, marquée le 10 octobre. Des milliers de personnes atteintes de troubles mentaux dans le monde sont privées de leurs droits fondamentaux. En plus de subir des discriminations, une stigmatisation et une marginalisation, elles sont aussi soumises à des maltraitances émotionnelles et physiques, dans les établissements de santé mentale comme dans la communauté. La mauvaise qualité des soins, en raison de la pénurie de personnel qualifié et du délabrement des établissements, provoque encore d'autres préjudices, relève l'OMS dans un communiqué publié à l'occasion de cette journée. Cette année, l'OMS sensibilise à ce qui peut être fait ou est actuellement accompli pour veiller à ce que les personnes atteintes de troubles mentaux puissent continuer à vivre dans la dignité, grâce à des politiques et des législations axées sur les droits de la personne, à la formation des professionnels de la santé, au respect du consentement éclairé pour les traitements, à leur intégration dans les processus décisionnels et à des campagnes d'information auprès du grand public. Dans son projet pour promouvoir la dignité des personnes atteintes de troubles mentaux, l'OMS plaide pour l'intégration politique et sociale en travaillant de concert avec les gouvernements, les professionnels de santé, les familles et les personnes atteintes de troubles mentaux enfin de garantir que les opinions de ces personnes soient entendues et écoutées au niveau politique, à celui des services et à celui de la communauté. L'OMS recommande une approche de soins de santé visant le rétablissement, renforcer les capacités des agents de santé mentale pour aider les personnes atteintes de troubles mentaux. L'accès à des services de soins de santé et à des services sociaux capables de dispenser un traitement et de prodiguer un soutien social est un point décisif, selon l'OMS. Comme elle préconise à travers le projet Quality Right à élaborer des programmes de formation afin de renforcer les capacités des familles et des professionnels de santé à comprendre et promouvoir les droits des personnes atteintes de troubles mentaux et pour changer les attitudes et les pratiques envers elles. Encourageant la création et le renforcement d'un appui par les pairs et par des organisations de la société civile, le projet QualityRights aide les personnes atteintes de troubles mentaux et leur famille à être en contact au moyen de relations mutuellement profitables et à leur donner les moyens d'agir pour plaider en faveur de leurs droits et de leur dignité précise l'OMS. L'Organisation note que les systèmes de santé n'ont pas encore réagi de manière adéquate face à la charge que représentent les troubles mentaux. De ce fait, il y a un décalage énorme dans le monde entre le besoin de traitement et sa mise à disposition. «Dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, 76% à 85% des personnes souffrant de troubles mentaux ne sont pas prises en charge pour cette pathologie. Dans les pays à revenu élevé, 35% à 50% des personnes touchées se trouvent dans la même situation», signale l'OMS, qui soutient qu'outre l'appui fourni par les services de santé, les personnes souffrant d'une maladie mentale nécessitent un soutien social et des soins en rapport. Elles ont souvent besoin d'aide pour accéder à des programmes éducatifs qui correspondent à leurs besoins et pour trouver un emploi ou un logement qui leur permette de vivre et d'être actives dans leur communauté locale.