Le personnel médical menace d'observer une grève si les conditions de travail ne sont pas améliorées. La polyclinique de Ouacifs, à 35 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, connait une grande pression en matière de prise en charge des malades comme elle fait face aussi à un manque important de personnel, de médicaments et de produits pharmaceutiques. «Parfois, au service des urgences, on ne trouve même pas de sparadrap», nous dit un citoyen rencontré devant cet établissement sanitaire qui dispose aussi de services de consultation en diabétologie, maternité, PMI et radiologie abrités par des locaux très exigus. Des patients attendaient dans le couloir. «Nous recevons plus de 120 patients chaque jour et au-delà de 200 durant la saison estivale», nous explique un responsable de ladite structure conçue pour accueillir un point d'urgence pour les des daïras de Ouacifs et Beni Yenni. La polyclinique de Ouacifs fonctionne depuis sa mise en service avec une seule ambulance. Souvent, la direction de l'établissement sollicite la Protection civile pour l'évacuation des malades vers le CHU de Tizi Ouzou, dit le parent d'un patient. «Il y a un déficit énorme en personnel. Les médecins ne veulent pas venir à Ouacifs», nous-dit-on. Les raisons sont liées essentiellement à l'absence de moyens, selon un médecin spécialiste en pneumologie, qui a été affecté au service de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires (SCMR) de Tizi n'Lethnine. «Je suis affecté dans une structure dépourvue de toutes les commodités de travail. Il n'y a ni matériel ni infirmier», nous précise le même praticien. En 2008, après la mise en application de la nouvelle carte sanitaire, la daïra de Ouacifs a été dotée d'un établissement public de santé de proximité (EPSP). On note une instabilité dans sa direction. «Il y a six directeurs qui ont géré, en sept ans, l'EPSP de Ouacifs depuis sa création», ajoute-t-on. Par ailleurs, notons que le personnel médical et paramédical a, à plusieurs reprises, entrepris des actions de protestation pour s'élever contre les mauvaises conditions de travail. La section locale du syndicat des paramédicaux et celle du syndicat des praticiens de la santé publique ont, d'ailleurs, dans une requête envoyée au directeur de wilaya, dressé un constat alarmant sur la situation qui prévaut au sein de leur établissement. Il est utile de rappeler également que plus de 50 praticiens de la santé exerçant à l'EPSP de Ouacifs ont demandé une mutation collective vers d'autres structures de santé. Ils annoncent une grève à partir du 18 octobre. «La situation est intenable. Nous avons interpelé les responsables concernés mais sans résultat», nous précise un médecin. Nous avons tenté de rencontrer le directeur de l'EPSP pour plus d'explication sur la situation mais en vain.