2004-2005 sera-t-elle l'année universitaire de tous les records à l'université Badji Mokhtar de Annaba ? La réponse est donnée par son recteur, Mohamed Tayeb Laskri, lors de la conférence de presse qu'il a animée ce mardi au siège de son institution. D'aucuns avaient prévu moult problèmes durant cette rentrée avec l'arrivée de 9000 nouveaux bacheliers que l'on a même qualifiée de cuvée désastreuse. Ce qui n'est pas l'avis de M. Laskri. Tout en reprenant à son compte le slogan de sa tutelle : « Prendre toutes les dispositions pour créer des conditions idoines d'accueil, d'inscription, d'orientation, de prise en charge pédagogique, d'hébergement et de restauration des étudiants anciens et nouveaux », il a estimé qu'il s'agit là de résultats euphorisants. Slogan apparemment appliqué à la lettre au vu de l'absence totale d'un quelconque problème n'étaient ceux que le Rassemblement pour le renouveau estudiantin national (AREN) a tenté de faire accroire à l'opinion publique en émettant un communiqué long de deux pages où l'inimaginable côtoie l'invraisemblable dans l'approche des problèmes par l'AREN. Pratiquement tout le contenu de ce communiqué a été qualifié de pures affabulations et de diffamatoire par le premier responsable de l'université. Ce dernier a souligné que le président de cette association estudiantine répondra de ses graves accusations devant la justice. « A maintes reprises, nous avons fermé les yeux sur des déclarations exprimées par le président de cette association, considérant qu'il s'agissait de mauvais réflexes juvéniles appelés à disparaître par la suite. Ce qui apparemment n'est pas le cas. Le communiqué que ce personnage vient d'émettre comporte des accusations diffamatoires que nous ne pouvons plus laisser passer. C'est pourquoi, nous avons estimé utile de déposer plainte », a estimé M. Laskri. Sur le terrain, tout semble être en ordre pour un démarrage de l'enseignement dès le 2 octobre 2004 alors que la rentrée universitaire nationale est prévue le 9 octobre 2004. « A l'exception de la faculté de Sidi Achour, dont l'ouverture sera retardée de quelques jours pour des problèmes techniques, tout est près à tous les niveaux pour entamer la rentrée dès le 2 octobre. Rien n'a été laissé au hasard, y compris l'étude de 1211 recours internes dont 924 ont été acceptés et, en interuniversités, le rejet de 200 sur les 453 recours enregistrés. » Améliorations Cette déclaration de M. Laskri est matérialisée par l'aspect plus que calme mais très actif de l'ensemble des services du rectorat et de l'administration de l'université. Au nombre record de 38 000 étudiants nouveaux et anciens inscrits pour l'année universitaire 2004/2005, de 22 000 résidents universitaires à héberger et à restaurer dans les 13 résidences que compte la wilaya de Annaba, des recours déposés et acceptés, l'on ajoutera que l'université de Annaba est l'une des rares du pays à offrir un enseignant pour 24 étudiants dans la majorité des facultés. Record également en matière d'hébergement avec le respect des normes universelles des 2,7 m2 de surface habitable par étudiant. Comment pareils résultats ont-ils pu être atteints ? Pour le recteur comme pour ses proches collaborateurs et le directeur régional des œuvres universitaires, l'apport régulier du ministère de tutelle s'est traduit par des mesures appuyées à l'adresse des étudiants, enseignants et travailleurs. Alors que l'on prédisait une rentrée universitaire alarmante particulièrement au regard des chiffres fleuves des résultats du baccalauréat 2004, c'est l'inverse qui s'est produit. Une nette amélioration est enregistrée dans la gestion de tous les aspects liés directement ou indirectement à la vie des étudiants. En matière d'encadrement pédagogique, l'université Badji Mokhtar offre 15% de ses effectifs de rang magistral alors que le taux national est de 18%. Au plan des services annexes de soutien, l'université a réceptionné ou réceptionnera dans un avenir proche plusieurs centaines de places pédagogiques. Amélioration également en matière d'hébergement et de restauration avec un coût mensuel de prise en charge pour un seul étudiant évalué à 16 000 DA. Il reste néanmoins que le budget d'exploitation nécessite une gestion plus rationnelle des finances, notamment à destination des travaux de réfection et de maintenance de différentes installations. Bien qu'offrant des prestations de service très médiocres et parfois même nulles, les rares entreprises publiques de réfection, d'entretien et de maintenance ne se privent pas de surfacturer des travaux. Les mêmes entreprises, le plus souvent dans l'incapacité d'assurer un service après-vente, n'hésitent pas à appliquer des barèmes horaires de main d'œuvre 2 à 3 fois plus chers que le secteur privé.