Les usagers de la RN 6 A qui relie, sur 103 Km, la localité de Bougtob au chef-lieu de wilaya, n'ont eu de cesse de dénoncer les avatars ayant trait aux travaux en cours pour la rectification du profil en long et le renforcement de la route, qui se prolongent indéfiniment et causent de sérieux soucis aussi bien aux propriétaires de véhicules qu'aux voyageurs. Lancée péniblement par l'ouverture d'un chantier pour la réhabilitation du tronçon situé entre le PK 100 et le PK 80, qui devait connaître plusieurs interruptions à défaut d'une évaluation appropriée des moyens à engager, l'opération a fini par s'étendre à tout le tracé ces deux derniers mois. Tronçonné en autant de parties qu'il y a d'intervenants pour la concrétisation du marché, cet itinéraire qui reste l'unique débouché vers le nord et le cordon vital par lequel transite la totalité des approvisionnements nécessaires aux diverses activités, est ponctué de plus d'une demi-douzaine de chantiers où s'affairent terrassiers, maçons et engins qui gênent considérablement la fluidité de la circulation. Et les déviations tracées à la hâte pour contourner ces ouvrages ajoutent aux désagréments des machines et des personnes qui sont obligés de l'emprunter. Mal compactés et parcourus à longueur de journée par une cohorte de véhicules en tout genre, ces sentiers d'évitement mettent leurs suspensions et leurs articulations mécaniques à rude épreuve, sous l'action conjuguée de la pierraille acérée qui a fini par se découvrir et des nuages de poussière fine à laquelle ne résiste aucun système d'étanchéité, aussi élaboré soit-il. Comme nous le confirmera ce chauffeur de taxi qui est obligé de faire le trajet plusieurs fois par jour, en deux fois plus de temps qu'il n'avait pris l'habitude de le faire. Malgré les récriminations soulevées par le syndicat des transporteurs à la direction des Travaux Publics et la promesse de celle-ci d'oeuvrer à atténuer ces contraintes qui persistent depuis bientôt une année, la situation ne semble pas prêt de s'améliorer et handicape de manière assez marquée la satisfaction des besoins en produits et matériaux divers nécessaires aussi bien aux projets d'équipements qu'à la consommation courante. Et, comme nous le dira l'un des usagers, il est de beaucoup préférable, dans ce cas, d'emprunter la RN 47 vers Aflou avant de remonter vers le nord, subir les 150 Km et supporter les affres de ce qui s'apparente à une véritable expédition dans l'autre sens. Il n'est, à ce propos, que de constater l'état du premier tronçon livré à la circulation entre le PK 80 et le PK 100 pour se convaincre que la liaison Bougtob-EI Bayadh n'a pas fini de susciter la vindicte des usagers. La monocouche de 8/15 diversement étalée n'imprègne pas complètement le gravier de la couche de base qui laisse, par endroit, apparaître de longs sillons qui ne manqueront pas de précipiter sa dégradation. Sous réserve de l'épandage ultérieur du bitume, selon l'un des techniciens chargés du suivi qui relève l'absence, à certains niveaux, de parafouille et d'ouvrages busés pour contrer l'érosion diluvienne. De mémoire de Baydhi, cette route restaurée à plusieurs reprises, deux fois notamment en l'espace de trois ans a toujours été le tonneau des danaïdes.