Porteur des espoirs de tout son peuple de voir enfin la communauté internationale s'engager plus sérieusement dans la recherche d'une solution juste à sa cause vieille de plus de 50 ans, le président palestinien Mahmoud Abbas se démène depuis son arrivée à New York afin d'amener les grands de ce monde de s'investir encore plus dans le conflit israélo-palestinien. Lors de sa rencontre avec le président américain George W. Bush, mercredi, en marge de la 61e session de l'assemblée générale des nations unies, Abbas a demandé un soutien politique et économique. « M. le Président, nous attendons avec impatience votre soutien et votre aide, car nous en avons un besoin criant », a-t-il dit . Bush a qualifié le président palestinien d'homme de paix et l'a incité à poursuivre ses efforts pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. « Je ne vous remercierai jamais assez pour le courage dont vous avez fait preuve. Je peux vous assurer que notre gouvernement souhaite travailler avec vous afin que vous puissiez donner aux Palestiniens la direction que nombre d'entre eux souhaitent », a déclaré Bush. la politique des etats-unis calquée sur celle d'Israël reste néanmoins inchangée. La reconnaissance d'Israël, l'arrêt de la résistance armée et le respect des précédents accords israélo-palestiniens, conditions exigées de tout gouvernement palestinien n'ont pas été modifiées. ces exigences nécessaires à la reprise des dons directs à l'Autorité palestinienne, suspendus depuis la venue du Hamas au pouvoir après sa victoire aux dernières législatives palestiniennes de janvier dernier, ont aussi été adoptées par le quartette (Etats- Unis, Union européenne, Russie et ONU) parrain de la feuille de route, dernier plan de paix pour la région du proche-orient qui envisage la création d'un etat palestinien aux côtés d'Israël. Le mouvement islamiste Hamas refuse en bloc ces exigences internationales. l'une des priorités de Abbas lors de sa visite a New York était de convaincre la communauté internationale de la levée de cet embargo qui a plongé les territoires palestiniens dans l'une de ses plus graves crises financières. les différends entre le Fatah du président Abbas et le Hamas dont est issu l'actuel premier ministre Ismaïl Haniyeh, apparus alors qu'il était en route vers New York, après l'annonce d'un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale sur la base du document d'entente nationale, élaboré par des cadres des différents mouvements palestiniens dont le hamas, emprisonnés en israël, qui reconnaît implicitement l'etat hébreu, ont poussé le président Abbas à geler ce processus. Cette situation a quelque peu affaibli sa position devant ses interlocuteurs. Il n'a pas réussi à obtenir des garanties pour la reprise prochaine des aides internationales, sans lesquelles l'Autorité palestinienne est incapable de faire fonctionner ses institutions. Le quartette s'est contenté de reconduire pour trois mois le programme d'aide d'urgence aux palestiniens. Ce mécanisme temporaire, élaboré par l'Union européenne pour contourner le gouvernement, dirigé par le mouvement islamiste Hamas, permet de fournir du matériel et de l'essence aux hôpitaux et de payer des allocations sociales aux Palestiniens les plus démunis. Seule l'UE a contribué a ce mécanisme pour l'instant. La Commission lui a déjà consacré 102 millions d'euros et les Etats membres ont également débloqué 77 millions d'euros pour ce mécanisme. Dans son discours de jeudi devant l'assemblée générale des nations unies, Mahmoud Abbas a assuré que le tout prochain gouvernement reconnaîtra les précédents accords israélo-palestiniens, dont ceux qui comportent une reconnaissance mutuelle entre l'organisation de libération de la Palestine et israël. Il a, par ailleurs, espéré que la communauté internationale aide à la création d'un etat palestinien sur l'ensemble des terres occupées en 1967 avec la ville sainte d'Al Qods comme capitale ; il a aussi appelé à un règlement juste et négocié de la question des réfugiés chassés de leur terre et de leur foyer en 1948, suite à la création de l'etat d'Israël. le mouvement islamiste Hamas a rejeté toute possibilité de participation à un gouvernement d'union qui reconnaîtrait l'etat hébreu. « Je l'exclus. La ligne politique du Hamas fait qu'on ne peut participer à un gouvernement qui met la reconnaissance d'Israël dans son programme politique », a dit Ahmad Youssef, conseiller du premier ministre Haniyeh. Auparavant, par la voix de Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères, de l'enceinte des nations unies, Israël avait refusé un retour aux frontières de 1967. selon elle, les frontières du futur etat palestinien doivent prendre compte des nouvelles réalités existant actuellement sur le terrain. Quant au retour des réfugiés, elle l'a qualifié de rêve impossible à réaliser. Le président palestinien se voit donc confronté à un double défi. le premier, interne, avec le Hamas dont le programme politique est loin de correspondre avec sa vision du règlement du conflit israélo-palestinien. le second, avec Israël dont la vision du règlement de ce conflit est loin de satisfaire les aspirations nationales du peuple palestinien .