Belkacem Rouache est un auteur prolifique. Journaliste au quotidien Le Jeune Indépendant, cet homme de lettres a touché à tous les genres littéraires : poésie, roman, nouvelle, théâtre et scénario. C'est pour parler du feuilleton Chahra – diffusé par l'ENTV en juillet dernier – que notre fringant quinquagénaire a participé à une émission culturelle sur Canal Algérie. Au cours de cette émission inaugurale de la rentrée et relayée en direct par les questions des téléspectateurs, B. Rouache a eu à parler du rôle de l'école dans la promotion de la culture nationale. La perche lui a été tendue par l'appel d'une Algérienne exilée en Angleterre. Elle lui a demandé « si en Algérie, les hommes de culture pouvaient animer des réunions de sensibilisation et de formation dans les établissements scolaires ». La réponse était spontanée : « Cela n'est pas facile. A chaque fois que l'on s'adresse à un directeur d'école, il nous nous sort le prétexte de l'accord préalable de la tutelle. » L'homme sait de quoi il parle. Ses attaches sont solides avec le monde de l'éducation – il a enseigné pendant de longues années. En effet, jusqu'à un passé récent, il était difficile d'introduire un poète, un romancier ou un artiste dans l'enceinte des écoles. En juin dernier, un accord a été signé entre les ministères de l'Education nationale et de la Culture. Ce texte a pour objectif de dynamiser les activités culturelles et artistiques dans le milieu scolaire. Sûrement que dans ce sillage, les portes s'ouvriront pour nos artistes et hommes de lettres. Le contact direct entre les élèves et les auteurs aura un impact considérable : de sensibilisation pour les uns et de stimulation pour les autres. Des vocations naîtront au sein de la population scolaire, des passions certainement et tout au moins de l'intérêt pour la chose culturelle. N'est-ce pas là le minimum escompté d'une ouverture de l'école sur le monde de la culture. Et c'est l'essentiel. Sur le volet purement pédagogique, la présence d'un romancier ou d'un poète permet d'aborder sous un angle vivifiant son ouvrage déjà étudié en classe. Les enseignants de lettres auront ainsi un moyen puissant d'amplifier leur message et bonifier leur pédagogie en l'adaptant à la réalité. Sur un autre plan, celui de l'accès aux œuvres culturelles, la présence de l'auteur leur assure une promotion et surtout amoindrit les appréhensions des jeunes face à la lecture ou à l'écriture. Il est vrai que cela exige du conférencier tact et bon sens pour éveiller la curiosité et susciter des questions auprès de son auditoire. En tout état de cause, les expériences menées de par le monde ont mis en évidence une vérité : à tous les niveaux de sa scolarité, l'élève est friand du contact avec l'auteur d'une œuvre étudiée. Ne serait-ce que le court extrait d'un paragraphe de livre. L'école a besoin de l'oxygène de la vie pour se régénérer et offrir à ses locataires le vrai sens de leur présence dans une salle de classe. Dans cette optique, la vie culturelle dans sa richesse et sa diversité constitue l'idéal pour réconcilier les élèves avec l'institution scolaire.