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«Je veux filmer tous les maquisards de Kabylie»
MOURAD HAMMAMI, REALISATEUR
Publié dans L'Expression le 31 - 05 - 2009

Mourad Hammami réalise des documentaires et des reportages sur la guerre d'Algérie en Kabylie, des portraits d'anciens maquisards de la Wilaya III, des reportages sur la vie de tous les jours dans les villages...Il a de nombreux projets mais peu de moyens. Il a beaucoup de volonté mais évolue dans un milieu plein d'adversité. Mais ses rêves lui donnent de la force. Il a décidé de continuer et il continue...
L'Expression: Qui est Mourad Hammami?
Mourad Hammami: Je suis un jeune de 34 ans. Je suis issu de la société profonde. Comme la majorité des jeunes de mon âge, je suis ambitieux, et je profite de l'énergie que me procure ma jeunesse pour mener plusieurs tâches à la fois.
Peut-on connaître vos principales activités?
Je suis correspondant journaliste dans la presse écrite depuis 2002. En 2006, je me suis lancé dans le journalisme audiovisuel, en créant une agence de communication qui est Mizrana Productions et travaillé avec plusieurs chaînes de télévision. Je suis également membre fondateur de plusieurs associations culturelles.
Comment arrivez-vous à gérer toutes ces tâches?
Je jouis tout d'abord d'une tranche de temps libre dans ma fonction principale. Pour le reste, tout est possible. Il suffit d'être ambitieux, déterminé mais surtout organisé.
Parlez-nous de vos productions dans l'audiovisuel.
A travers notre agence de communication et dans laquelle j'ai mobilisé mes jeunes frères et d'autres animateurs et journalistes, nous produisons des films documentaires, des reportages, des émissions TV et des clips, ainsi que différentes couvertures telles que les séminaires. En trois ans à peine, nous avons produit une dizaine de documentaires, près de quarante reportages, une dizaine d'émissions TV et une trentaine de clips.
Pouvez-vous nous citer quelques-uns de ces produits?
Pour les documentaires, je citerai Opération oiseau bleu: Iguer N'Salem, le village martyr, Tabelkhirt, testament d'une Moudjahida centenaire, Tigzirt entre ciel et terre, Tizi Rached, un Cfpa au service de la formation.
Pour les reportages, Tarwa l'hif ou les forçats de l'oued Sébaou, Tifra, le saint aux sept pèlerinages, Hommage au capitaine Si Abdelah Ibeskriyen, Les fêtes des enfants à Attouche, A la rencontre de la JSMB, etc. Pour les clips, nous avons produit Yelas, Rabah Aifane, Karim Khelfaoui, Khali Amar, Ali Belkhir, Wamar et bien d'autres.
Comment s'est fait le passage à l'audiovisuel?
Je suis beaucoup aidé par mon expérience sur le terrain dans la presse écrite. Je crois que je n'ai fait que suivre ce que je faisais en usant des nouvelles techniques d'information et de communication. J'utilise les mêmes méthodes et techniques lors de la réalisation d'un reportage ou d'une enquête pour la presse écrite que pour réaliser un film documentaire ou un reportage TV. Bien que la presse écrite garde sa place, je pense que l'image a plus d'impact pour transmettre l'information.
Comment avez-vous pu maîtriser toutes ces nouvelles techniques?
De nature, je suis un autodidacte. J'aime travailler dur pour conquérir les choses et atteindre mes objectifs. Je travaille avec un matériel très limité, et dans un terrain très difficile. J'ai déniché des formations accélérées çà et là, et Dieu merci, le public a apprécié nos produits.
Vous travaillez avec quelles chaînes TV?
Je suis reporter à Beur TV et correspondant à Berbère TV. J'ai eu des contacts également avec des chaînes étrangères à l'exemple de TV 5 Monde. J'ai l'intention aussi de lancer des contacts avec les chaînes nationales, telles que TV 4 (en Tamazight) et Canal Algérie. En un mot, notre agence Mizrana Productions, produit en PAD (prêt à diffusion), par la suite nous décidons de l'orientation du produit.
Qu'en est-il des moyens?
C'est là notre handicap majeur. Le seul moyen dont nous disposons est notre volonté!
Le monde de l'audiovisuel est passionnant, mais il nécessite beaucoup de moyens matériels et financiers. On se débrouille comme on peut. Nous menons sans cesse des campagnes pour convaincre les opérateurs économiques de se constituer en sponsors. C'est toute une culture que nous tentons d'instaurer pour dynamiser ce secteur. Mais c'est encourageant en pensant à des opérateurs tels que Le Mistral de Tizi Ouzou, Tifra Lait, Aigle Azur qui nous aident beaucoup.
Peut-on devenir réalisateur du jour au lendemain, sans formation et sans une expérience acquise auprès d'un professionnel?
Pour moi, cette critique est subjective et je la rejette. Je crois à notre ère marquée par l'économie de marché. Cette liberté ne s'applique pas uniquement pour l'économie, mais elle touche également à d'autres secteurs, tels que la culture, l'information, etc. L'ère des diplômes qu'on brandit à chaque fois est révolue. On ne juge pas le CV administratif d'une personne, mais on mesure ses compétences sur le terrain. C'est l'oeuvre elle-même qui détermine le degré de compétence d'une personne. Ce sont parfois des cols blancs, qui veulent accaparer à eux seuls un secteur pour le monopoliser et dont la finalité est de faire main basse sur les aides éventuelles provenant de l'Etat. Je suis un homme de terrain. Je suis convaincu que la volonté et la passion pour tout projet dépassent les diplômes prestigieux.
Vous êtes également membre fondateur de plusieurs associations?
Oui, là où on m'appelle, je réponds favorablement. Soit je m'implique pleinement dans les activités, ou si la disponibilité fait défaut, je contribue par des orientations. Je suis membre de bureau de l'Association des amis du Bassin méditerranéen, (Acabm), de la JS Mizrana, et membre fondateur et président de l'association le Flambeau pour la sauvegarde du patrimoine de la Révolution nationale de la wilaya de Tizi Ouzou, etc.
Parlez-nous de l'association Le Flambeau.
C'est une organisation culturelle créée en 2007, pour contribuer à l'écriture de l'histoire et la sauvegarde du patrimoine de la Révolution. Je suis très sensible au sacrifice et à l'héroïsme de la génération de Novembre 1954. En tant que jeune, loin de toute subjectivité, je me sens redevable envers tous ces grands ayant péri dans le feu de l'action pour que l'Algérie se libère du joug du colonialisme français.
A travers l'association, nous assurons les activités de l'écriture, les portraits de chahids, le recensement et la protection des lieux de mémoire, des objets de guerre. Mais le moyen le plus privilégié est le recours aux TIC.
Nous enregistrons des témoignages, nous réalisons des reportages, des films documentaires, etc. En attendant l'arrivée des moyens de l'Etat, ce sont ceux de notre agence Mizrana Productions que nous exploitons.
Dans l'association Le Flambeau, nous avons des compétences. L'on compte des jeunes, des anciens combattants et des enfants de chouhada. Parmi mon équipe, je citerai Saïd Abdelmalek, Rabah Aftis, Arezki Ghezaz, Akli Rabah Allah, le moudjahid Amar Taouint dit Aamr Oussâa, etc. C'est une équipe compétente et passionnée, par l'histoire qui n'attend que plus de moyens pour réaliser beaucoup plus de progrès.
Avez-vous proposé des projets à l'Etat?
Oui, nous avons été reçus et salués par le wali de Tizi Ouzou. Nous avons proposé plusieurs projets, dont celui d'un livre et d'un film documentaire sur la Révolution pour chacune des 67 communes de Tizi Ouzou, qui seront réalisés en trois langues, à savoir arabe, tamazight et français. Le wali de Tizi Ouzou a chargé le directeur des moudjahidine qui, à son tour, a transmis le dossier au ministère des Moudjahidine. Nous venons même d'écrire au S.G. de la présidence de la République pour l'informer et le solliciter à ce sujet. Ce projet compte beaucoup pour nous et pour toute la wilaya, du fait qu'il s'agit d'écrire l'histoire de proximité et à partir de la base. Nous signalons aussi l'importance et le devoir de léguer l'esprit de Novembre aux générations montantes. Je signale particulièrement l'urgence d'agir avant que ce ne soit trop tard à jamais. Malheureusement, presque chaque semaine des moudjahidine nous quittent et chaque combattant qui meurt est une bibliothèque qui brûle. Nous avons plusieurs cas de moudjahidine qui nous ont accordé des témoignages et qui sont morts quelque temps après.
Vous avez aussi réalisé un film documentaire sur le volet touristique de la ville de Tizgzirt...
En 2007, j'ai réalisé un film documentaire, Tigzirt entre ciel et terre, qui a fait sortir cette belle ville de l'anonymat. Le film tiré en 5000 exemplaires a atterri dans plus de 20 pays. J'écris également beaucoup sur la région, ainsi que des reportage filmés. Pour la saison estivale 2009, nous allons proposer aux commerçants la réalisation d'une vaste campagne publicitaire pour attirer beaucoup plus d'estivants. Nous venons également de proposer la tenue d'une exposition permanente durant tout l'été dans les plages pour communiquer avec les estivants et leur faire découvrir Tigzirt dans toute sa beauté. Sur la même lancée, nous allons accueillir ce 25 juin, le festival annuel de la chanson kabylo-bretonne. Il y aura 15 Bretons (France) et 15 chanteurs kabyles qui vont se produire sur l'esplanade du port.
Cette initiative qui va se renouveler annuellement a été initiée par l'artiste Akli D., le journaliste Mohamed Amalloul. Elle est parrainée par Zinedine Zidane, Isabelle Adjani, Karim Ziani et bien d'autres. Ce même festival va se produire également à Béjaia et Draâ El Mizan.


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