Bouchiche Mohamed fut l'un des meilleurs boxeurs de sa génération et a beaucoup donné au noble art algérien durant une carrière pleine de joie et mais aussi de regrets. Rappelons que ce boxeur plein de talents, étant en France pour deux ans, pouvait facilement intégrer le professionnalisme. Il était dans un club de Grenoble sous la houlette de Ramirez puis à Paris sous la férule de Roger Bensaid, il avait été aussi le sparring partner de Lasbeur et de la légende algérienne Loucif Hamani. En ce qui concerne son palmarès éloquent en Algérie, il fut époustouflant sur toute la ligne, le lourd-léger algérien ne laissa que des miettes à ses adversaires là où il passa, qu'on en juge : lors des Jeux Olympiques de Moscou 80, il fut disqualifié benoitement pour une histoire de surpoids alors qu'il avait largement les faveurs pour s'octroyer une médaille, il avait comme entraineur Kouidri et Ould Makhloufi, il fut suspendu deux ans, malgré tout cela, Bouchiche rebondira encore une fois avec faste et s'empara du titre de champion du monde militaire dans sa catégorie en 82 à Alger, aux Jeux Méditerranéens de Casablanca 83, il s'auréola du vermeil et récidivera dans cette même ville en 85 lors des Jeux Panarabes en prenant une méritoire médaille d'or, il se para encore de l'argent lors du championnat du monde militaire 85, la moisson continua lors des Jeux Méditerranéens de Lattaquié 87 avec une autre médaille or, auparavant, lors des J.O de Los Angeles 84, il fut volé en quart de finale face à un boxeur canadien alors qu'il avait largement la joute sous sa coupe, il se distingua aussi avec brio lors des tournois internationaux en remportant deux médailles d'or à Djakarta en 82 et 85, il fut aussi sur la plus haute place du podium lors du tournoi de Venise 85, il a aussi battu deux fois le champion d'Asie, l'Irakien El Khalil Ismael, et n'a perdu qu'une fois devant ce même adversaire en finale d'un tournoi international en prenant la médaille d'argent. Pour rappel, à ses débuts, sa première médaille internationale fut le bronze à Kiev en 78, il rafla 12 fois de suite le titre de champion d Algérie jusqu'en 88 confirmant bel et bien sa suprématie. Lorsqu'il était en Hexagone, il livra 25 combats sous la bannière d'indépendant avec des succès à la pelle, il a boxé des futurs champions du monde, lui qui avait la quintessence de devenir professionnel. Bouchiche avait la possibilité de percer dans le cercle fermé du professionnalisme faute d'une prise en charge adéquate sur tous les plans. Il n'oubliera jamais ses éducateurs et entraineurs algériens qui l'ont mis sur la rampe, en l'occurrence Rezzig Kaddour lorsqu'il était au club de la CNS, feu Rezzoug Belarbi à l'ASCO et Kazi Tani au MPO. Actuellement, Bouchiche est technicien en sport à la DJS et se dit amer de l'actuelle évolution de la boxe algérienne qui n'a plus son aura d'antan malgré quelques éclats çà et là. Bouchiche nous dira n'attendre qu'une reconnaissance de l'Etat du fait qu'il n'a jamais été honoré surtout sur le plan financier, lui qui a amassé les titres et les médailles.