La rencontre organisée, mardi, par l'APW de Tizi Ouzou a été l'occasion de relever les défaillances dans la gestion du secteur agricole. La journée thématique sur l'agriculture, organisée mardi dernier à l'hémicycle Rabah Aïssat de l'APW de Tizi Ouzou, s'est tenue sans la présence des principaux concernés. Même le wali et son exécutif, en visite de travail à Iferhounène, ont brillé par leur absence, provoquant la colère des participants. A l'ouverture des travaux, les éleveurs représentés par le Conseil régional interprofessionnel de la filière lait (Onil) n'ont pas manqué de protester contre leur marginalisation par l'administration et l'assemblée de wilaya. «Nous sommes sinistrés et le secteur de l'agriculture l'est encore plus. Nous travaillons à perte. Nous sommes accablés par les dettes pour acheter l'aliment de bétail, payer le vétérinaire. Nous ne faisons pas de la politique. Nous sommes de simples paysans. Malgré nos maintes sollicitations pour un débat général sur nos problèmes, nous n'avons pas été invités à cette rencontre ni associés à d'autres activités dédiées au secteur de l'agriculture», a déploré Rabah Ouguemat, président de l'Onil. Les représentants de l'Union nationale des paysans (UNPA), qui ont constaté l'absence du wali, ont quitté la salle. Des éleveurs ont pris la parole pour fustiger la politique de fuite en avant des pouvoirs publics. «Vos chiffres et constats positifs sur le secteur de l'agriculture sont totalement faux. Sortez de vos bureaux pour aller voir sur le terrain ce qu'endurent les agriculteurs et les éleveurs. Les oliveraies ont brûlé, les pistes menant aux champs sont inexistantes, d'autres impraticables. Comment passer avec les bœufs pour labourer, récolter les olives ?» a lancé M. Ougmat, qui a réclamé la tenue d'états généraux de l'agriculture pour discuter des problèmes des fellahs. Durant les débats, le président de l'APC de Aït Yahia Moussa a battu en brèche les «réalisations» des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) égrenées à la tribune par le représentant de la Conservation des forêts. «Une piste agricole de 5 km inscrite en 2011 n'est pas encore réalisée à ce jour. Les oliveraies sont inaccessibles en hiver. On est obligés d'aménager des pistes sur PCD pour permettre aux villageois d'accéder à leurs champs». D'autres exploitants agricoles ont abondé dans le même sens pour mettre à nu les carences de ce dispositif dont l'objectif est d'améliorer durablement les revenus et les conditions de vie des populations rurales. «Le Plan national de développement agricole (PNDA) est un programme sans vision, sans objectifs, sans suivi, sans évaluation. Des milliards ont été dépensés pour rien. La dépendance alimentaire s'accentue chaque année de 600 milliards de dinars», a relevé l'économiste Akli Moussoum.