Le premier secrétaire national du parti, Mohamed Nebbou, annonce la décision du FFS d'entamer un nouveau round de concertation pour un consensus national. Le Front des forces socialistes (FFS) relance son initiative «pour la reconstruction d'un consensus national». N'ayant pas pu convaincre la classe politique de le rejoindre lors d'une première expérience, le parti annonce sa volonté de frapper à nouveau à la porte de chacun des acteurs, dans l'espoir de trouver auprès d'eux un accueil favorable qui sauverait cette résolution «capitale» de son dernier congrès. En effet, le premier secrétaire national du parti, Mohamed Nebbou, annonce, dans un communiqué rendu public hier, la décision du FFS d'entamer un nouveau round de concertation avec «les acteurs politiques, économiques et sociaux pour la reconstruction du consensus national». Pour M. Nebbou, qui a présidé hier à Tizi Ouzou une cérémonie commémorative du 61e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, «il est nécessaire de réunir toutes les forces du pays pour sortir de la crise actuelle». «Les aspirations du peuple algérien à un avenir meilleur s'éloignent, jour après jour, en raison de l'entêtement du régime en place et son refus d'aller vers des réformes profondes qui concerneront tous les domaines : politique, économique, social et même culturel», déclare-t-il dans un discours prononcé lors de cette rencontre, à laquelle a assisté l'ambassadeur de Palestine en Algérie. M. Nebbou regrette, dans ce sens, l'insistance du régime à appliquer sa propre politique sans se soucier des aspirations du peuple et sans prendre en considération le contexte régional et international qui devient de plus en plus menaçant. «L'Algérie entame un virage dangereux et décisif. Aujourd'hui, seulement deux possibilités s'imposent à nous : il s'agit soit de poursuivre la même politique avec le risque de mener le pays vers l'irréparable ou d'aller vers un véritable changement avec la participation du peuple et l'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux pour réaliser un avenir meilleurs. Nous, au FFS, sommes de ceux qui militent et appellent tous les nationalistes à sensibiliser toutes les forces vives de la société pour œuvrer pour l'avènement d'un changement pacifique avant qu'il ne soit trop tard», déclare-t-il, déplorant, au passage, l'absence d'une volonté politique afin d'éviter au pays «la pire des situations qui mettrait en péril même son unité». Dans ce sens, Mohamed Nebbou estime que l'Algérie «n'est pas loin de ce qui se passe au Yémen, en Irak, en Syrie, en Libye et au Mali». «Ses richesses suscitent toujours l'intérêt des colonisateurs d'hier, qui sont les fauteurs des troubles d'aujourd'hui. Les richesses, l'intégrité, l'unité et même l'existence de l'Algérie sont menacées», estime-t-il, en faisant le lien, sans le citer, avec le projet du MAK qui appelle «à l'autodétermination de la Kabylie». «L'édification d'un Etat démocratique et d'un Etat de droit est la seule solution en mesure de faire face aux projets sécessionnistes qui visent à diviser le pays. Il faut combattre toutes les formes de division, car l'identité nationale tire sa force de sa diversité», dit-il. Mohamed Nebbou répond également de manière implicite au secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui appelle à la constitution d'un «nouveau front pour soutenir le président Bouteflika». «Notre but aujourd'hui est le changement du système, non un changement à l'intérieur du système ; un changement démocratique, non celui qui consacrera l'alternance des clans au pouvoir», affirme-t-il, précisant que «les anciennes recettes sont vaines».