Les habitants de la commune de Zighoud Youcef, située à 20 km du chef-lieu de wilaya, ont organisé, dans l'après-midi de samedi, un grand mouvement de protestation pour exprimer leur refus du nouveau centre d'enfouissement technique (CET) de Doghra, sis dans la même commune. C'était lors de l'inauguration de ce centre par le wali de Constantine, Hocine Ouadah, pris de court par ce rassemblement composé de riverains en colère. Ces derniers ont tenu à exprimer leur mécontentement, voire leur opposition à l'ouverture de cette infrastructure. Devant le premier responsable de la wilaya, ils ont rejeté mordicus cette politique du fait accompli, allant jusqu'à qualifier l'attitude des autorités locales de «méprisante et inconsciente». Devant le CET, ils ont scandé: «non pour l'ouverture du CET», tout en brandissant des banderoles sur lesquels on pouvait lire: «Laissez nous respirer», «Ensemble pour un environnement propre»… etc. Selon les déclarations de leur représentant, les citoyens se sont opposés dès le départ à la réalisation de ce centre. Car, non seulement les autorités ont mal situé son emplacement, mais en plus, elles n'ont même pas pris en compte le problème de la proximité. «Ce centre se situe à 500m des habitations. Comment respirer avec les odeurs nauséabondes qui s'en dégageront après la collecte ? Nos vies seront exposées chaque jour au danger ; nous ne sommes pas contre la réalisation de ce genre de projet, mais pas au détriment de notre santé», a déclaré le représentant sur place. Il a estimé aussi que les dégâts seront irréparables car, ce centre sera une source de pollution pour l'environnement, surtout que les terres de cette commune sont à caractère agricole. Sans donner plus d'explications aux représentants, le wali s'est contenté de leur dire «Nous sommes en train de réaliser des projets pour rendre les villes plus propres et vous contestez ! (…) qui êtes vous d'abord pour accepter ou refuser». Et au représentant des riverains de commenter non sans regret «Vous pouvez constater sur place le manque de communication de nos responsables. Ce genre de comportement pousse les gens à l'extrême, à l'occasion du 1er novembre nous avons compris que le citoyen est moins que rien et il n'est pas concerné par les projets à réaliser». Pour sa part, le wali a expliqué aux journalistes que ce CET est construit selon des normes internationales et sur la base d'études approfondies. «Il n'y aura aucune crainte. Après la collecte, les déchets vont subir une opération de récupération et de tri ; tout ce qui reste sera enfouit. Il n'y aura aucun danger menaçant la vie des habitants», a souligné le chef de l'exécutif.