La couverture sanitaire dans la daïra des Ouadhias (30 km au sud de Tizi Ouzou) demeure insuffisante. Les salles de soins éparpillées à travers les villages de la daïra se contentent toujours de soins rudimentaires, à savoir les injections, le changement des pansements et les consultations en matinée. Les deux communes d'Aït Bouadou et d'Agouni Gueghrane sont dépourvues de polyclinique. Celle de Tizi N Tléta ne fonctionne que de jour. La seule polyclinique digne de ce nom est celle sise au chef-lieu de daïra des Ouadhias. Mais, là aussi l'établissement fait face à une situation difficile, selon les praticiens. «Notre polyclinique est submergée de patients de jour comme de nuit. Nous recevons plus de 200 malades quotidiennement. Le manque de prise en charge des malades à travers les unités de la périphérie oblige les patients à se rendre dans notre polyclinique qui n'est pas dotée de moyens humains et matériels suffisants. Pour améliorer la prise en charge des malades, il faut optimiser le rendement des salles de soins de toute la région et surtout faire le nécessaire pour ouvrir rapidement le nouvel hôpital des Ouadhias en construction depuis plus d'une année», indiquera un praticien exerçant dans cet établissement. Signalons que la polyclinique ne dispose que de deux ambulances, alors que les évacuations sont très fréquentes. «Parfois, nous faisons appel à la Protection civile pour évacuer les malades vers Tizi Ouzou», notera notre interlocuteur. Un autre problème de taille est vécu quotidiennement par les praticiens, celui de l'insécurité, notamment de nuit. «Notre personnel est toujours mis sous pression. Certains énergumènes vont jusqu'à user de la violence physique. Nous appelons les responsables concernés à engager des agents de sécurité pour nous permettre de travailler dans la sérénité», dira notre interlocuteur. Signalons par ailleurs que le service de radiologie et celui des analyses médicales sont fonctionnels. En outre, un médecin spécialisé en pneumologie a été installé récemment et assure deux consultations par semaine. Les situations de détresse sont notamment signalées en gycéno-obstétrique, en raison du manque de médecins spécialistes dans les centres de soins. L'absence de moyens de radiologie de base, comme l'échographe, est également en cause. Les évacuations des parturientes vers le chef-lieu de Tizi Ouzou ou dans les cliniques privées sont incontournables dans les localités rurales.