Pour masquer les énormes préjudices occasionnés à la piscine de l'Ecole nationale des sports olympiques (ENSO) de Sétif, les responsables de la direction de la jeunesse et des sports (DJS) ne manquent pas de subterfuges. Craignant les remontrances des pouvoirs publics ayant consacré 1,5 milliard de dinars rien que pour réaliser ce bijou, les responsables en question excellent dans la désinformation et les rapports erronés. Faisant fi des réserves soulevées par les spécialistes, ne badinant pas avec la vie des utilisateurs de l'espace, le maître de l'ouvrage (responsables de la DJS s'entend) enfonce carrément le clou. Le 1er novembre 2015, coïncidant avec la célébration du 61e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre 1954, on organise un simulacre de mise en service de la piscine. Dire que celle-ci est «inondée» par les 18 réserves de la Protection civile qu'on veut éluder. N'épousant pas les thèses des intérimaires, d'autant plus que la DJS fonctionne sans directeur attitré, des cadres du secteur ont tenu à rendre public l'excellent rapport établi, le 8 octobre dernier, par la Protection civile de Sétif. Ainsi, la visite effectuée le 4 octobre 2015 a été riche en observations. De prime abord, il est exigé la construction, selon les normes en vigueur, d'un local de stockage de produits chimiques (dangereux) relatifs au traitement des eaux. Pour le bien-être des spectateurs, il est stipulé dans le 6e point que le garde- corps construit en verre doit être protégé par une matière protectrice. La création au sous-sol d'ouvertures d'aération ainsi qu'une aération à l'aide d'un extracteur au niveau de la chaudière sont consignées dans les 7e et 8e points du document dont El Watan détient une copie. Ne prêtant à aucun équivoque, la 9e observation a trait à l'installation électrique, l'autre principale tare de l'infrastructure. Pour éviter tout court-circuit, il est demandé de revoir de fond en comble ce lot. Le 11e point interdit toute installation de prise de terre et les points de coupure électrique à l'intérieur des salles et bassins en contact avec l'eau. Ne laissant rien au hasard, la Protection civile exige (point 12) l'installation au niveau de la chaudière d'un détecteur de gaz et de flamme. Celui-ci doit être renforcé par une électrovanne. Les chemins de câbles électriques du sous-sol doivent être dotés d'un système automatique de détection d'incendie. L'installation d'un système de désenfumage du sous-sol abritant les différents équipements est une exigence consignée dans le paragraphe 15 de l'écrit. Lequel demande un dossier technique relatif aux incendies. Avant de clore ce premier rapport, les services précités mettent l'accent sur l'installation d'une valise électro-secours au niveau du transformateur électrique de la piscine. Il convient de préciser que ce document contredit clairement et nettement les dires du maître d'ouvrage. Contacté par nos soins, le DJS par intérim, qui a oublié d'informer que l'infrastructure ne dispose toujours pas de certificat de conformité, trouve le moyen de nier l'existence de toute forme de réserves émises par aussi bien le bureau d'études portugais que par la Protection civile. Une question nous taraude l'esprit : peut-on mettre en service une structure et mettre en danger ses utilisateurs dans des conditions «électriques» ? «Pour manœuvrer à leur guise, les nouveaux maîtres de la DJS où beaucoup de choses clochent n'ont rien trouvé de mieux que de mettre l'ex-directeur de la piscine en congé pour deux mois…», soulignent nos interlocuteurs interpellant, une fois de plus, les pouvoirs publics pour qu'ils viennent au secours de la piscine et de leur secteur miné par les intrigues.