A Beni F'Rah, localité à 7 kilomètres de la commune de Beni Yadjis, région enclavée de l'extrême sud de la wilaya de Jijel, la vie se résume au vœu de réalisation d'une passerelle sur l'Oued Djen Djen. «Pouvez-vous imaginer qu'on enlève le pantalon pour passer l'Oued, c'est en slip qu'on traverse ce cours d'eau en hiver ; par pudeur, on laisse passer les femmes en premiers pour ensuite les rejoindre !?», s'insurge un natif de cette localité misérable. Venus tenter de s'approcher du wali lors de sa visite à Beni Yadjis, pour lui faire part de ce vœu, des citoyens se sont montrés indignés qu'à ce jour, ils traversent encore cet Oued à leur risque et péril. «On déplore des pertes en vie en humaine lors de la traversée de cet Oued, le dernier cas de noyade remonte à 1999, depuis cette date, fort heureusement on n'a pas enregistré de décès dans cette maudite rivière», affirment nos interlocuteurs.Si l'écrasante majorité des habitants de ce hameau sont partis sous d'autres cieux plus cléments, notamment lors de la crise sécuritaire des années 1990, quelques familles sont toujours là. Elles espèrent un retour de l'ascenseur de la part des autorités pour leur venir en aide. Leurs revendications portent sur l'électrification de leurs demeures et la réalisation d'une école pour leurs enfants. A entendre parler les natifs de Beni F'rah, ont est tenté de croire que la vie est à son état rudimentaire. Le chaume est encore utilisé pour couvrir les humbles demeures de ceux qui sont restés accrochés à leur mode de vie. Les pistes sont les seuls moyens d'accès à ce hameau épars et les rares sources sont les seuls points qui permettent aux familles de s'alimenter en eau.