Malgré son inscription au programme de développement des Hauts- plateaux, la localité demeure toujours parmi les plus pauvres de la wilaya. Les conditions de vie rudes et la misère au quotidien ont grandement contribué à l'exode de la population d'El Oualdja vers les villages et villes voisins. Les gens partent à la recherche de moyens de subsistance, principalement les jeunes, qui ont déserté cette région des « fermes pilotes », pionnière des villages socialistes, inaugurée au temps de la révolution agraire par feu le Président Houari Boumèdiène. Cette commune, située à l'est de la wilaya, et qui compte 10 000 habitants, est la plus démunie de toutes ; elle est sans ressources financière et dépourvue du moindre projet de développement, faisant que ses enfants la délaissent pour d'autres lieux plus cléments, malgré son inscription dans le fonds de développement des Hauts-Plateaux. Les citoyens de la région sont nombreux à penser que ces programmes ne sont qu'un vœu pieu, surtout au vu des sommes dérisoires dégagées pour la localité, contrairement aux autres communes. Ils constatent, en outre, que les projets sont d'une lenteur désespérante, à l'opposé des problèmes et autres carences en tous genres qui sont légion, comme l'état des routes reliant le chef-lieu de la commune au dechras voisines, non encore bitumées, les rues du centre de la localité et du village Lehoua Abderahmane, dont une moitié est en piteux état et l'autre non aménagées. Les marécages et flaques d'eau, qui s'y sont formés, rendent le déplacement pénible. Comme un malheur n'arrive jamais seul, le manque d'eau est encore la préoccupation majeure des habitants de nombreux hameaux. Pourtant un forage existe. Datant de 2004, ce point d'eau censé alimenter Amkhanchae, est, quatre ans après, non exploité, sachant qu'il n'a pas été jugé utile de le munir d'un réservoir et d'un réseau de distribution. Le forage de Bordj Maâmra et de Lakhouathir attend également un substantiel budget qui mettrait fin au calvaire des habitants, qui usent encore de citernes pour s'approvisionner à partir de puits agricoles non traités et implantés très loin parfois. De plus, quelque 100 foyers, de type rural, ne jouissent pas de l'énergie électrique, continuant de s'éclairer au moyen de bougies. A cet effet, la commune a, nous dit-on, mis sur pied un programme d'accès au réseau électrique pour les occupants de six hameaux, par ordre de priorité. Cette procédure a suscité des remous parmi la population locale, du fait que certaines personnes ont tenté d'abuser de leur position sociale et passer outre les priorités. Le P/APC s'est vu alors dans l'obligation d'intervenir et d'insister, par le biais d'une correspondance adressée à la direction de l'énergie et des mines (lettre n° 1754 du 15/11/2008), sur l'ordre de priorité établi, et aussi l'inscription d'un autre programme devant faire accéder tous les foyers au réseau électrique. Des projets au compte-gouttes La majorité des habitations, érigées dans les années 1970, sont menacées d'effondrement, et en dépit de cela la commune n'a droit qu'à de maigres quotas de logements. L'offre est quasi inexistante, contrairement à la demande qui ne fait qu'augmenter. El Oualdja n'a eu droit, depuis sa création, à ce jour, qu'à 90 logements en 2005, dont 50 non achevés à ce jour à Lahoua Abderahmane. Le nombre de demandeurs est à 700. Le conseil de l'APC a suggéré de transformer des vides sanitaires, inoccupés depuis 15 ans, en 13 logements dont bénéficieraient les citoyens. La situation des jeunes de la commune n'est guère plus reluisante, et les désagréments foisonnent, notamment l'oisiveté tuante, malgré la présence d'une zone industrielle à Lahoua Abderahmane et une position stratégique sur la RN5, le long de la voie ferrée. La prédisposition de la région à l'investissement ne s'est finalement pas concrétisée depuis sa création en 1995, année où les bénéficiaires de 63 lotissements en avaient fait une zone morte. Il serait fou de parler d'aires de sports et autres espaces de communication dans la région. A l'exception d'une maison de jeunes, aux moyens très limités, aucune autre structure spécifique n'existe. Le secteur de la santé n'est pas mieux loti. L'unique centre de santé existant sur le territoire de la commune, remontant au village socialiste, est très loin de satisfaire les besoins de la population ; il ne peut même pas fournir la plus élémentaire des prestations médicales. Les femmes enceintes doivent se déplacer à Tadjenanet, ( Mila) pour accoucher ou encore pour les soins d'urgence. Le local en question n'assure que des soins rudimentaires. Il convient de signaler, par ailleurs, que les lycéens parcourent 30 km pour rejoindre les bancs de l'école. L'espoir demeure quant à la construction d'un lycée pour la commune, qui devrait diminuer quelque peu des souffrances de la population d'El Oualdja.